CAP ELENA : une filière électronique attractive et connectée aux territoires

Financé par le programme Compétences et Métiers d’Avenir (CMA) dans le cadre du plan d'investissement France 2030, CAP ELENA se concentre sur le secteur de l’électronique en Nouvelle-Aquitaine. L’objectif est clair : répondre à la demande croissante en compétences et susciter de nouvelles vocations dans un domaine en tension.

L’électronique, socle discret de notre quotidien numérique

Noëlle Lewis : « Il n’y a pas de numérique sans électronique. Si les objets intelligents et connectés sont omniprésents, leurs circuits électroniques sont souvent invisibles. C’est pour mieux faire connaître des métiers essentiels, renforcer les liens entre établissements de formation et industrie, et adapter les formations aux besoins des territoires que CAP ELENA a vu le jour.

Un triptyque d’enjeux : attractivité, partenariat, pédagogie

N.L. : « CAP ELENA repose sur trois axes majeurs. Le premier : créer une passerelle solide entre le monde académique et le tissu industriel. Nous devons mieux comprendre les besoins réels des entreprises, qui ne sont pas les mêmes selon les territoires. En Nouvelle-Aquitaine, le tissu industriel est dense, avec quelques grands groupes structurants et une grande majorité de petites et moyennes entreprises.

Deuxième enjeu : redonner aux jeunes générations le goût des sciences et de ses déclinaisons dans l’industrie. Car aujourd’hui, les métiers de l’électronique souffrent d’un déficit d’image. L’électronique a disparu de l’imaginaire des jeunes. Elle est partout, mais cachée : enfermée dans nos smartphones, nos ordinateurs… Il faut rétablir ce lien de curiosité et de compréhension. Pour cela, CAP ELENA développe des supports pédagogiques ludiques, participe à des événements promotionnels et mène un travail approfondi sur les représentations auprès des collégiens et lycéens.

Enfin, l’innovation pédagogique est au cœur du projet. Études de cas, jeux sérieux sur l’industrie mondialisée du smartphone ou immersions professionnelles : tout est mis en œuvre pour former des citoyennes et citoyens éclairés, en lien avec les réalités industrielles et les enjeux environnementaux. On ne forme pas seulement des techniciennes et des techniciens, on forme des personnes responsables, conscientes de leur environnement et de leur rôle dans la société. »

Un projet collaboratif, ancré dans les territoires

N.L. : « CAP ELENA, c’est un consortium de 20 partenaires, dont neuf industriels, répartis sur les trois académies de Bordeaux, Limoges et Poitiers. Une enquête menée en partenariat avec la région Nouvelle-Aquitaine a récemment été lancée auprès de plus de 300 entreprises pour affiner la cartographie des besoins en compétences, du niveau bac à bac+8. Cette enquête sera reconduite chaque année pour assurer un suivi dynamique.

Côté communication, une stratégie et des outils partagés, et un futur « kit de communication » clé en main sont en cours de déploiement, pour harmoniser les actions et mutualiser les efforts.

L’esprit du projet ? Le partage, notamment entre les six établissements d’enseignement supérieur, écoles d’ingénieurs ou universités. Face aux défis de l’électronique, l’heure n’est plus à la concurrence mais à la coopération. L’idée, c’est de capitaliser sur les bonnes pratiques, de gagner du temps et de l’efficacité, pour que chaque établissement impliqué puisse agir concrètement. »

Une dynamique en marche

N.L. : « Après un an et demi de mise en œuvre, CAP ELENA est désormais pleinement lancé. L’équipe sera au complet à la rentrée 2025 et une grande journée de rencontre entre partenaires – l’ELENA Camp – est prévue le 3 juillet à Bidart. L’occasion de partager des retours d’expérience, des actions d’attractivité, et de renforcer encore les synergies.