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Une épicerie solidaire au service des étudiantes et étudiants

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Désormais installé dans le bâtiment A22 du campus Peixotto, le Comptoir d’Aliénor offre un accompagnement essentiel aux étudiantes et étudiants en situation de précarité.

Photo : Les membres d'ATENA présentent un 'Juste prix' avec les produits du Comptoir d'Aliénor © université de Bordeaux
Les membres d'ATENA présentent un "Juste prix" avec les produits du Comptoir d'Aliénor © université de Bordeaux

Dans l’épicerie solidaire située au sous-sol du bâtiment A22, les membres de la Fédération ATENA profitent de l’inauguration officielle d'un nouveau local pour sensibiliser le public aux enjeux de la précarité étudiante à travers un jeu du juste prix. Devant eux, une table recouverte de produits essentiels : fruits et légumes, céréales, pot de sauce pesto, lessive, culottes menstruelles… Autant d’articles de première nécessité qui, en grande surface, représentent une dépense d’environ 100 euros. Grâce au Comptoir d’Aliénor, les bénéficiaires peuvent accéder à ces mêmes produits pour seulement 5 euros.

Créé en 2016 sous l’impulsion de la Fédération Aliénor pour répondre à l’augmentation de la précarité étudiante, le Comptoir d’Aliénor propose des denrées alimentaires et des produits du quotidien à prix réduits, avec des remises allant jusqu’à 90 %. Mais au-delà de l’aide alimentaire, l’épicerie vise également à lutter contre l’isolement social en organisant des ateliers, des rencontres et des événements favorisant les échanges entre bénéficiaires. Suite à la dissolution de la Fédération Aliénor, la Fédération ATENA a repris le projet pour en assurer la continuité. Auparavant située près du portail de l’arrêt de tramway Peixotto, l’épicerie a récemment déménagé dans un local plus vaste. « Pour assurer la pérennité du Comptoir et de ses actions, nous avons travaillé avec l’université afin de trouver un nouvel espace, mieux adapté à nos besoins », explique Arthur Brouet, président de la Fédération ATENA.

En plus du soutien de l’université de Bordeaux, via les financements accordés par la Contribution à la vie étudiante et de campus (CVEC), le Comptoir d’Aliénor bénéficie de partenariats institutionnels, comme le CROUS, et associatifs. « L’Association nationale de développement des épiceries solidaires (ANDES) nous accompagne sur les procédures d’hygiène et la formation de nos équipes. La Banque Alimentaire est également un acteur essentiel, puisqu’elle nous fournit une grande partie des denrées que nous distribuons. Enfin, nous recevons le soutien du Département, de la Région et de la Ville de Bordeaux, que ce soit via des subventions ou des aides matérielles », précise Arthur Brouet.

Jusqu'à 90% de remises sur les denrées disponibles au Comptoir d'Aliénor © université de Bordeaux
Jusqu'à 90% de remises sur les denrées disponibles au Comptoir d'Aliénor © université de Bordeaux

L’objectif est d’aider les étudiantes et étudiants à mieux gérer leur quotidien avec des moyens limités.

Arthur Brouet, président de la Fédération ATENA

Le Comptoir d’Aliénor fonctionne sur un principe d’adhésion basé sur des critères sociaux. Les étudiantes et étudiants souhaitant en bénéficier doivent remplir un formulaire sur le site de la Fédération ATENA, en fournissant leurs ressources et leurs dépenses. « Deux conditions sont requises : être inscrit dans une formation de l’Académie de Bordeaux et disposer d’un reste à vivre inférieur à 7 euros par jour. Cela nous permet de toucher un maximum d’étudiantes et d’étudiants en difficulté et de leur offrir un soutien adapté », ajoute Arthur Brouet. Une fois acceptés, les bénéficiaires peuvent faire leurs courses une fois par semaine dans l’épicerie.

Un espace solidaire et convivial

Pour assurer un fonctionnement optimal, la Fédération ATENA a créé un poste de chargé de logistique, occupé par Maxime Desini. « Quand la fédération a décidé de structurer son organisation, on m’a proposé ce poste, que j’ai accepté sans hésiter. Cela correspond à mes valeurs et à mes engagements personnels. Travailler dans une structure qui lutte contre la précarité et l’isolement étudiant me motive énormément », explique-t-il.
Son rôle est essentiel : « Je supervise les employés, j’organise leur planning et veille au respect des règles d’hygiène et de gestion des stocks. Je gère également la logistique des livraisons, notamment celles de la Banque Alimentaire chaque lundi. La fédération s’approvisionne aussi auprès de METRO, et je leur fournis les listes des produits à récupérer. En parallèle, je veille à la bonne tenue des stocks grâce au logiciel Escarcelle et forme les employés à son utilisation. »

Sa présence régulière permet aussi d’accompagner les étudiantes et étudiants, en favorisant un climat de confiance. « Grâce à ce poste, la vice-présidence en charge de l’épicerie peut se concentrer pleinement sur le développement des actions sociales et solidaires. Nous voulons proposer davantage d’événements, qui peuvent aller de simples soirées jeux de société à des ateliers concrets, comme des cours de cuisine à petit budget animés par des professionnels. L’objectif est d’aider les étudiantes et étudiants à mieux gérer leur quotidien avec des moyens limités », conclut Arthur Brouet.

Le président de l'université, Dean Lewis, était présent à l'inauguration officielle de la nouvelle épicerie solidaire le 13 février 2025 © université de Bordeaux
Le président de l'université, Dean Lewis, était présent à l'inauguration officielle de la nouvelle épicerie solidaire le 13 février 2025 © université de Bordeaux

L'engagement de l’université de Bordeaux contre la précarité étudiante

Face à la précarité grandissante au sein de la communauté étudiante, l’université de Bordeaux a développé de nombreux dispositifs pour accompagner les étudiantes et étudiants en difficulté. Elle participe au développement de l’épicerie solidaire du Comptoir d’Aliénor depuis sa création. « L’université a immédiatement soutenu cette initiative, consciente de l’ampleur des besoins », explique Mickaël Larivière, vice-président étudiant. « En plus du Comptoir d’Aliénor, nous collaborons avec la Banque Alimentaire et le CROUS pour organiser des distributions alimentaires sur plusieurs sites, à Talence, Bastide et plus récemment sur Carreire », précise Bernard Muller, vice-président en charge de la vie étudiante et de la vie de campus. Ces distributions sont accessibles après une évaluation sociale menée par les assistantes sociales du CROUS ou de l’université à l’Espace Santé Étudiants.

« Cet accompagnement permet d’identifier d’autres fragilités que la seule précarité alimentaire et d’orienter les étudiantes et étudiants vers des aides adaptées », ajoute-t-il. « Au-delà de l’alimentaire, nous déployons des actions pour répondre aux difficultés numériques et à la précarité menstruelle », souligne Bernard Muller. Un partenariat avec Emmaüs Connect permet ainsi la distribution d’ordinateurs reconditionnés aux étudiantes et étudiants en difficulté. Des distributeurs de protections périodiques gratuites ont également été installés sur l’ensemble des campus.

Pour accompagner les étudiantes et étudiants dans leurs démarches, les Bureaux de la Vie Étudiante (BVE) jouent un rôle clé. « Présents sur chacun des principaux campus, ils constituent un véritable guichet d’accueil et d’orientation », explique Bernard Muller. « Lorsqu’un étudiant ne sait pas vers qui se tourner, le BVE est son premier interlocuteur, l’aidant à identifier les aides adaptées à sa situation. »

Les actions du Comptoir d'Aliénor s’inscrivent dans une dynamique plus large contre la précarité étudiante © université de Bordeaux
Les actions du Comptoir d'Aliénor s’inscrivent dans une dynamique plus large contre la précarité étudiante © université de Bordeaux

« Idéalement, ces problématiques devraient être prises en charge par des dispositifs nationaux plus robustes. Mais en l’état, il est essentiel que des associations étudiantes comme la Fédération ATENA s’en emparent », estime Mickaël Larivière. L’université les soutient notamment via le financement CVEC de postes étudiants, la mise à disposition de locaux et un appui logistique. Cet engagement s’inscrit dans une volonté plus large de promouvoir des valeurs de solidarité et d’humanisme. « Le Comptoir d’Aliénor est un exemple emblématique de cet engagement étudiant. Beaucoup rejoignent la Fédération ATENA pour soutenir ce projet avant tout », observe Bernard Muller. Ce même engagement se retrouve chez les étudiantes et étudiants relais santé, les ambassadrices et ambassadeurs des transitions ou de l’engagement. « Nous accompagnons ces initiatives, car elles participent à former les citoyens et citoyennes de demain », conclut-il.

L’engagement étudiant est un axe fort de la politique de l’établissement, avec en son cœur des valeurs de solidarité et d’humanisme. [...] Nous accompagnons ces initiatives car elles participent à former les citoyens et citoyennes de demain.

Bernard Muller, vice-président en charge de la vie étudiante et vie de campus

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