«L’université de Bordeaux est un employeur attentionné»

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Anaïs Binet est en première année de doctorat en informatique depuis septembre 2022. Reconnue en tant que personnel en situation de handicap, elle a été accompagnée dans sa prise de poste par la Direction de l’action sociale et de l’innovation sociétale, plus particulièrement par Nathalie Constant, correspondante handicap pour les personnels. Témoignage.

Photo : Anais Binet © université de Bordeaux
Anais Binet © université de Bordeaux

Cela fait deux ans qu’Anaïs Binet est considérée comme étant en situation de handicap. Elle était alors étudiante à l’université Bordeaux Montaigne en musicologie et à l’université de Bordeaux en licence math info. « J‘ai vécu longtemps avec mes troubles sans prise en charge. J’ai un handicap moteur qui nécessite désormais l’utilisation partielle d’un fauteuil roulant électrique mais aussi un Trouble de déficit de l’attention (TDA) avec les « dys » (praxie, lexie, orthographie), qui y sont souvent associés.
Une situation compliquée pour les apprentissages » explique la jeune fille.

Grâce au service Phase et à l’Espace santé étudiant, Anaïs a pu bénéficier de consultations avec un psychiatre, d’un traitement médicamenteux, d’un tiers temps, d’un ordinateur et d’un secrétaire pour la prise de notes et lors des examens. « Mes notes ont grimpé d’un coup » se souvient-elle.

Un accompagnement sur mesure et un accueil de qualité

Doctorante contractuelle au Laboratoire bordelais de recherche en informatique (Labri) depuis septembre 2022, Anaïs Binet est désormais assimilée aux personnels de l’université de Bordeaux. C’est avec l’aide de la référente handicap pour les personnels que la jeune chercheuse a préparé sa prise de poste. « J’ai pris contact avec Nathalie Constant dès le mois de juin afin d’anticiper au mieux. Ma situation a été étudiée et j’ai reçu des propositions d’aménagements et d’accompagnements très concrètes.
Au-delà des mesures classiques d’adaptation ergonomique du poste de travail (fauteuil, outils informatiques...) et des aménagements spécifiques du temps de travail, il m’a été proposé de bénéficier des services d’une assistante de vie professionnelle (équivalent d’une AVS) ou d’un tuteur qui pourrait par exemple m’aider à écrire et me relire, corriger mon orthographe etc...

« Je ne m’attendais pas à ça » s’étonne encore Anaïs Binet qui insiste sur la qualité d’écoute, la proactivité et la disponibilité de ses interlocuteurs. Et si ses difficultés à conduire tendaient à évoluer, l’université de Bordeaux pourrait lui proposer une solution de transport.
Par ailleurs, elle bénéficie d’une place de parking dédiée devant le laboratoire. Suivie par le service de santé au travail et la psychologue de l’université de Bordeaux, Anaïs Binet va également faire un travail personnel sur la thématique du handicap au travail. Un espace de parole très utile pour mieux se positionner dans la vie professionnelle.

Le handicap change notre façon de fonctionner mais sinon nous sommes des personnes normales. Se sentir inclus à l’école, au travail, dans la société nous aide à vivre. L’université de Bordeaux permet une équité des chances dans les études, dans le travail et au sein de sa communauté.

Anaïs Binet

Engagée et passionnée

Logée dans une résidence du Crous, Anaïs Binet vit seule et reçoit l’aide d’une auxiliaire de vie 2 heures par semaine (pas assez…) pour l’aider dans les tâches ménagères. « J’ai toujours été autonome » dit-elle. « J’ai été très bien accueillie par mes collègues et je suis très bien intégrée dans l’équipe du laboratoire. Au début, on panique, ce n’est pas toujours facile de savoir comment se situer. On est toujours inquiet du regard d’autrui sur notre situation de handicap, surtout dans le cadre d’un handicap invisible par intermittence. Mais l’université de Bordeaux est un employeur attentionné et bienveillant. Les solutions sont trouvées et même les plus inenvisageables ! Je remarque aussi que le regard de la jeune génération sur le handicap a progressé ; lorsque je suis en difficulté dans la rue par exemple, ce sont les jeunes qui m’aident ! » raconte la doctorante.

Passionnée par son sujet de thèse sur la pédagogie autour de l’harmonie musicale et l’intelligence artificielle, Anaïs Binet souhaite devenir maitresse de conférences en musicologie et/ou informatique. Elle enseigne déjà l’informatique musicale à l’université Bordeaux Montaigne et souhaite poursuivre sur cette lancée après son doctorat.
Particulièrement engagée, elle est également co-fondatrice et présidente d’une association pour la scolarité inclusive « Les invisibles 22 » . Dans ce cadre, elle est en contact notamment avec les services handicap des universités de Bordeaux et Bordeaux Montaigne.

Active sur les réseaux sociaux, elle anime le compte « handitastique » dans le but de sensibiliser le public sur le handicap et briser les stéréotypes.

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