«Je regarde vers l’avenir»

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Roman Holovatskyi est ukrainien. Arrivé en mars 2022 à Bordeaux accompagné de sa mère et sa sœur, il est étudiant en licence1 de STAPS à l’université de Bordeaux depuis septembre. Il y a trouvé sa place et ne souhaite pas pour l'instant retourner dans son pays d'origine. Portrait.

Photo : Roman Holovatskyi
Roman Holovatskyi

Alors que la guerre fait ravage en Ukraine, Roman Holovatskyi quitte Odessa avec sa mère et sa sœur Katia. Il a peine 18 ans. Trois jours de bus plus tard, ils arrivent le 12 mars 2022 à Bordeaux où leur père, resté en Ukraine a une vague connaissance. Ils ne parlent pas un mot de français. Aidés par l’association France Horizon, ils s’inscrivent aux cours de français langue étrangère (FLE) proposés par l’université de Bordeaux . « Nous avons suivi un programme intensif jusqu’en juillet, cela nous a beaucoup aidé » se souvient Roman, dont le français aujourd’hui est presque parfait.

Les premiers mois, ils vivent au sein d’une famille d’accueil. Très rapidement sa mère trouve du travail comme femme de ménage chez une personne âgée. « Katia et moi avons eu envie de nous inscrire à l’université. En Ukraine, je voulais faire médecine. Alors j’ai choisi STAPS car le cursus comprend des cours de biologie, matière qui m’intéresse beaucoup. Etant très sportif, cette formation me convient parfaitement. Katia est entrée en 1ère année de Master de business management » poursuit le jeune homme.  

« Je suis heureux d'être ici »

Judoka confirmé, Roman s’entraine 3 fois par semaine. Il aime aussi le rugby et l’escalade. Il a d’ailleurs effectué son stage au sein d’un club sportif. Studieux, il constate avec plaisir que sa moyenne augmente. Encouragé par ses progrès et l’ensemble du corps enseignant, il souhaite poursuivre ses études jusqu’en master 2 afin de devenir entraineur sportif ou avoir la possibilité de faire du management sportif adapté à la santé.

« Je suis très bien à Bordeaux, j’aime beaucoup la France, je n’ai pas le projet de retourner en Ukraine » affirme-t-il. Logé dans une résidence du Crous à Talence, il partage un petit appartement avec son amie également ukrainienne, rencontrée en arrivant à Bordeaux. En tant que réfugié, Roman est boursier et bénéficie d’avantages comme la gratuité des transports en commun et de la prise en charge de l’assurance maladie. Pour arrondir ses fins de mois, il travaille tous les week-end dans un restaurant en centre-ville.

Durant son temps libre, Roman aime aller visiter la région, nager à Lacanau ou Arcachon et retrouver ses compatriotes autour d’un pique-nique. « Il y a beaucoup d’ukrainiens à Bordeaux. Nous sommes heureux de partager nos expériences. S'il n’y avait pas eu la guerre, qu’aurions nous fait ? » se demande-t-il parfois…

« Tout se passe bien à l’université de Bordeaux, j’ai été très bien accueilli, les professeurs sont compréhensifs, j’ai toujours des réponses à mes questions et des solutions à mes problèmes. Je suis heureux ici même si mon pays me manque, surtout mes amis. »