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Mise à jour le : 05/07/2023
L'entrepreneuriat étudiant serait-il un levier de connexion des programmes de formation à leur environnement ? Florence Krémer, maître de conférences à l'IAE Bordeaux, met en lumière l'importance de développer largement les compétences entrepreneuriales chez les étudiants pour les préparer à affronter les défis de notre époque.
L'enseignement de l'entrepreneuriat est une expérience unique qui permet une articulation naturelle entre la théorie et la pratique auprès d’un public qui se distingue par sa capacité à mettre immédiatement en application les enseignements dans leurs projets professionnels.
« Cette connexion entre la théorie et la pratique crée une expérience d'apprentissage stimulante et concrète. En ce qui me concerne, la perspective de ma discipline (le marketing) et de son enseignement, a beaucoup changé lorsque j’ai eu la chance d’enseigner à des étudiants entrepreneurs », explique-t-elle.
L’approche par compétences consiste à s’appuyer sur les réalités du terrain pour identifier les compétences essentielles à acquérir en vue de l’exercice d’une activité professionnelle. Avec les étudiants entrepreneurs, cette approche pédagogique axée sur les compétences entrepreneuriales est mise en place depuis plusieurs années. Les étudiants sont rapidement mis en situation réelle et confrontés à des projets concrets en réalisant, par exemple des études de marché sur le terrain et en présentant leurs idées lors de sessions de pitch.
A l’institut de recherche en gestion des organisations (IRGO), une équipe de recherche s’est penchée sur le sujet et a développé une grille des compétences entrepreneuriales. Au-delà des compétences disciplinaires comme l’élaboration de business model ou la gestion d'entreprise, elle met en avant une série de compétences transversales telles que la créativité, la communication ou le travail collaboratif.
« Ces compétences transversales sont tout à fait transférables et nous avons d’ailleurs expérimenté des cours de créativité auprès d’étudiants ingénieurs et d’étudiants en génie mécanique. Ce cours favorise la prise de conscience, permet de développer de nouvelles idées, d’être acteur dans une organisation ou encore de montrer la force du collectif. Ce sont des compétences qui peuvent être mobilisable dans n’importe quel milieu professionnel et qui sont particulièrement appréciées des recruteurs. » explique Florence Krémer.
En savoir plus
L’université de Bordeaux propose plusieurs formations dédiées à l’entrepreneuriat allant du master au DU OPE (Outils Pour Entreprendre). Elles sont ouvertes à toute la communauté étudiante, quel que soit leur parcours disciplinaire. S’il n’y a jamais eu aucune injonction à entreprendre, Florence Krémer se dit « Heureuse de pouvoir accompagner les étudiants qui en manifestent l’envie. A l’université, nous avons une vision systémique et partenariale de l’entrepreneuriat qui est partagée entre les équipes de recherche, pédagogiques et les services d’accompagnement. C’est une grande force. »
Par ailleurs, en matière d’entrepreneuriat, il est de la responsabilité de l’université d’étudier différents modèles d'entreprises, de montrer la diversité des possibilités qui s'offrent aux étudiants et de leur permettre de définir leurs propres critères de réussite.
« Nous avons toujours tendance à associer la réussite entrepreneuriale à la réussite économique mais c’est beaucoup plus subtil et subjectif que cela. Avec l’équipe pédagogique nous considérons qu’il faut laisser le choix aux étudiants, pour eux-mêmes et par eux-mêmes, de fixer les critères de réussite de leurs projets. Même s’il existe indéniablement des critères objectifs, il y a autant de définitions de la réussite que d'entrepreneurs. Certains cherchent une forme d’épanouissement personnel, d’autres à fédérer une équipe, d’autres encore à obtenir de la reconnaissance. » Florence Krémer.
Entre l’information et l’accompagnement des porteurs de projet, un ensemble de dispositifs permet de sensibiliser largement à l’entrepreneuriat les étudiants de l’université de Bordeaux. Plusieurs formats sont proposés, libres ou intégrés dans les maquettes : séminaires, UE de sensibilisation, AOP au sein du BUT, marathon de la création… Les étudiants sont mis en action et expérimentent l’entrepreneuriat, ce qui contribue à nuancer, par le biais de l’expérience, certaines idées préconçues.
Est entrepreneur celui qui entreprend : il n’existe pas de profil type d’entrepreneurs, ce n’est pas quelque chose d’inné et l’université a un rôle à jouer dans la formation des futurs entrepreneurs.
Nombreux sont les étudiants entrepreneurs de l’université de Bordeaux qui portent des projets en lien avec les transitions environnementales et sociétales. Si ce n’est pas un critère de sélection des étudiants et des projets, ils sont encouragés, souhaitables pour l’avenir et font écho aux valeurs de l’université.
Durant l’entretien, Florence Krémer se dit même « Convaincue que les compétences entrepreneuriales peuvent servir ces transitions. Les compétences telles que la créativité, la pensée systémique, la résolution de problèmes et le travail collaboratif sont essentielles pour relever les défis auxquels nous sommes confrontés. Ce que nous développons dans le domaine de l'entrepreneuriat peut être facilement transféré pour soutenir ces transitions ».
L'université de Bordeaux, à travers ses formations et ses dispositifs d'accompagnement, joue un rôle clé dans la sensibilisation des étudiants à l'entrepreneuriat et dans la formation d'une nouvelle génération d'innovateurs et de leaders. En encourageant l'esprit entrepreneurial elle favorise les liens avec le monde socio-économique et crée un environnement propice à l'épanouissement des étudiants.