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VIH : informer, dépister, accompagner

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À l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le Sida, lundi 1er décembre, le Département de la Gironde, son centre gratuit d'information de dépistage et de diagnostic (CeGIDD) et ses partenaires dont le Collectif SIDA 33 ainsi que l’Espace santé étudiants ont mené trois jours durant une campagne de prévention et de dépistage du VIH sur les campus bordelais.

Photo : Journée de dépistage du VIH place de la Victoire à Bordeaux © Collectif-Sida 33
Journée de dépistage du VIH place de la Victoire à Bordeaux © Collectif-Sida 33

« Il est indispensable de sensibiliser le grand public et les jeunes en particulier au fait que le Sida est toujours là », insiste Anne Laure, infirmière au Centre de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie présente ce lundi 1er décembre place de la Victoire à Bordeaux, lors de cette journée de dépistage du VIH, d’information et de prévention autour de la santé sexuelle. Organisé par le Département de la Gironde et le CeGIDD, en collaboration avec plusieurs partenaires dont l’Espace santé étudiants, cet évènement a proposé des dépistages du VIH rapides, gratuits et confidentiels, réalisés par des professionnels trois campus bordelais, Victoire, Carreire et Montaigne.  

Le dépistage du VIH reste insuffisant et les idées reçues persistent

Chaque goutte de sang est une petite victoire. Un geste simple : un petit prélèvement au bout du doigt et des résultats en 15 minutes. Si le dépistage du VIH est aujourd’hui très développé (gratuit et sans ordonnance), il reste trop peu utilisé : en France, en 2024, 5 100 personnes ont découvert qu’elles étaient séropositives et, malgré les progrès thérapeutiques, 43% des infections ont été découvertes à un stade tardif, dont 27% à un stade avancé. Quant aux jeunes de moins de 24 ans, ils représentent environ 15 % des personnes découvrant leur séropositivité au VIH (Source : Santé publique France).
Chez les 15-25 ans en particulier, on note une augmentation de plus de 40% de diagnostics positifs depuis 10 ans.
Des résultats qui montrent l’importance du dépistage régulier et la protection des rapports sexuels par le préservatif.
« Les jeunes se sentent moins concernés par le VIH que les générations précédentes. Certains ont encore des représentations totalement erronées sur le Sida et les modes de contamination », explique Joann, animateur de prévention au sein du CeGIDD qui souligne par ailleurs que l’utilisation du préservatif lors du premier rapport est en baisse chez cette population.

Notre présence sur les campus permet aux étudiants de venir nous rencontrer sans que cela soit contraignant pour eux. Cette campagne de dépistage touche un public qui ne viendrait pas en consultation.

Isabelle Le Hen, médecin au CeGIDD

« Le Test rapide orientation diagnostique (TROD) est rapide, gratuit et indolore. En amont, nous menons un entretien « pré-test » pour comprendre les habitudes de la personne (pratiques sexuelles, usage de drogues…) afin d’évaluer les risques », détaille Anne Laure. « Notre présence est importante pour tous les publics, particulièrement les jeunes et les personnes en situation de précarité. Nous en profitons pour rappeler des bonnes conduites à tenir. Certes l’enjeu est de dépister mais aussi de faire de la prévention combinée (protection, vaccins, traitements de prévention (PrEP) et post exposition (TPE). »

Le message ? « L’utilisation du préservatif est indispensable à chaque rapport ainsi que le dépistage s’il y a un doute. Le Sida n’est pas un sujet tabou. Il est important de se rapprocher des personnes et des lieux ressources. Nous sommes là pour accompagner les personnes à avoir une bonne santé sexuelle et une pratique épanouie » conclut Johan.

Durant ces 3 jours, plus d’une centaine d’étudiants ont été dépistés. Les prochaines campagnes auront lieu le 28 janvier sur le campus Montesquieu à Pessac et le 26 mars au bâtiment A22 sur le campus Peixotto à Talence.

L’ESE et le CeGIDD, partenaires en matière de santé sexuelle

Ce partenariat s’inscrit dans un contexte préoccupant de recul de l’utilisation des moyens de protection lors des rapports sexuels, ainsi que dans une faible pratique du dépistage régulier chez une partie de la population étudiante, en particulier masculine.
Cette approche de proximité, collective et participative contribue à dédramatiser et normaliser la démarche de dépistage, tout en renforçant la capacité d’agir des étudiants face à leur santé sexuelle. Si des actions TROD existent déjà sur les campus, elles restent peu fréquentes et géographiquement limitées. Ce partenariat vise donc à renforcer ce dispositif en développant des interventions régulières sur les campus Bastide, Montesquieu et au sein de l’Espace santé étudiants (ESE), afin de toucher un public plus large et diversifié.
L’expertise du CeGIDD, grâce à des intervenants formés aux TROD, garantit la qualité, la fiabilité et la sécurité des actions menées. En complément, l’ESE mettra en place des animations participatives et ludiques, co-construites avec les étudiants relais en santé sexuelle, afin de favoriser l’adhésion, la curiosité et la participation des étudiants. La priorité est donnée au dialogue et aux échanges par les professionnels et les pairs vers les étudiants autour des questions de santé sexuelle ainsi que la visibilité, la démocratisation et la compréhension de l’intérêt du dépistage.