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Quand l’université et la métropole unissent leurs forces pour accélérer la transition

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Les Rencontres des transitions, initiées en 2022 par l’université de Bordeaux, sont entrées dans une nouvelle dimension cette année grâce au partenariat noué avec Bordeaux Métropole dans le cadre du projet ABCD. Avec cette nouvelle co-organisation, les échanges en ateliers ont été particulièrement fructueux autour des questions de qualité de l’air, consommation durable et réemploi des matériaux du bâtiment.

Photo : Rencontres des transitions #4 © université de Bordeaux
Rencontres des transitions #4 © université de Bordeaux

La quatrième édition des Rencontres des transitions a bénéficié, cette année, d’un nouveau levier en s’associant à Bordeaux Métropole dans le cadre du projet européen ABCD pour intégrer un réseau d’une centaine de villes et agglomérations européennes déterminées à atteindre la neutralité carbone d’ici 2030. Les Rencontres ont vu leur format évoluer avec une soirée introductive à la Maison écocitoyenne de Bordeaux, un moment convivial permettant à l’université d’élargir ses réseaux habituels et de toucher des citoyens venus s’informer sur cette démarche d’intelligence collective dédiée aux transitions environnementales et sociétales.

© université de Bordeaux
© université de Bordeaux

Le jour J, à Cap Sciences, des ateliers ont, comme par le passé, rassemblé des experts et des chercheurs au sein d’ateliers de réflexion autour de trois thématiques : la qualité de l’air, la consommation durable et le réemploi des matériaux du bâtiment. Thomas Bodin, chargé de mission ZFE et qualité de l’air à Bordeaux Métropole, participait à l’événement pour la première fois : « nous étions une trentaine sur notre sujet, tous rassemblés le matin et organisés en petits groupes l’après-midi. Notre objectif était d’avancer très concrètement sur trois idées : sensibiliser les citoyens à l’importance de la qualité de l’air, imaginer une appli qui les aiderait à organiser leurs déplacements en tenant compte de ce paramètre, et réfléchir à des actions pouvant être menées en milieu scolaire. » 

Le vif du sujet

Bilan de la journée pour cet expert : « un groupe d’une très grande qualité, avec des participants issus de l’observatoire Atmo Nouvelle-Aquitaine, de l’Agence régionale pour la santé ou encore des chercheurs qui travaillent sur des micro-capteurs. Cela nous a permis d’entrer directement dans le vif du sujet sans perdre de temps, et les méthodes d’animation étaient très efficaces. » Un regret, peut-être : « la question de la sensibilisation du grand public implique une dimension de communication, voire de marketing, et nous n’avions pas ce type de profil dans le groupe. De même, l’idée de développer une appli aurait rendu utile l’intervention d’un développeur. » Et ce constat, le frein récurrent aux idées les plus innovantes en période d’austérité : « la question du financement. »   

© université de Bordeaux
© université de Bordeaux

C’est aussi l’inquiétude que ressent au quotidien Julien Robert, coordinateur de l’association Ekolo[Geek] qui prêche les écogestes, le zéro déchet et la consommation responsable. « La baisse des subventions publiques nous oblige à sans cesse nous réinventer. » C’est cette « agilité » du milieu associatif dont profitent les Rencontres des transitions, où Julien Robert a eu le sentiment de contribuer à « une sorte de mini-Grenelle de l’économie circulaire ». Lui aussi était là pour la première fois et s’est réjoui de rencontrer autant d’experts concernés par les mêmes problématiques que lui, « une excellente occasion de faire du réseau, de partager des points de vue, de nourrir une réflexion globale. » Il a aimé l’idée, développée en atelier, de créer des corners de seconde main dans des grandes surfaces classiques pour aller au-devant d’une population qui n’a pas encore le réflexe du réemploi, l’habitude d’acheter d’occasion.

© université de Bordeaux
© université de Bordeaux

Quant à Valentin Désiré, directeur de la transition écologique dans la commune de Saint-Médard-en-Jalles, il aurait volontiers participé à tous les ateliers de ces Rencontres, mais puisqu’il fallait bien choisir et que ses fonctions le rendent particulièrement connaisseur des enjeux d’aménagement et des chantiers de voiries et de bâtiments, il s’est finalement tourné vers le groupe de réflexion dédié au réemploi des matériaux. « J’ai tâché d’apporter ma vision très opérationnelle et j’ai apprécié de côtoyer, par exemple, des étudiantes de master beaucoup moins formatées que nous autres professionnels. Cela apportait de la fraîcheur et des idées nouvelles au débat. Il y avait aussi une doctorante qui a fait part de ses connaissances très intéressantes sur la réutilisation du bois dans le domaine du bâtiment. » Là encore, mention spéciale à l’animation, « très réussie », mais aussi un coup de chapeau aux « échanges bienveillants ». 

À suivre : les projets qui germeront suite à ces quatrièmes Rencontres des transitions sous la houlette de l’équipe ABCD, bien déterminée à suivre toutes les pistes dessinées lors de cette journée.

  • Claudia Simon

    Coordinatrice du projet ABCD
    Institut des transitions

    claudia.simon%40u-bordeaux.fr