«Proposer un espace de soutien et de réconfort»

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Marine Rouchaud est assistante sociale au sein de la Direction de l’action sociale et de l’innovation sociétale (DASIS) de l’université de Bordeaux. Elle accompagne les personnels - en poste ou en arrêt- confrontés à des difficultés, qu’elles soient d’ordre professionnel ou personnel. Un métier de l’ombre avec, en ligne de conduite, le respect absolu du secret professionnel.

Photo : Marine Rouchaud ©Gautier Dufau
Marine Rouchaud ©Gautier Dufau

« Concilier vie professionnelle et vie privée peut être compliqué : un deuil, une naissance, une maladie, une séparation, un accident ou d’autres imprévus peuvent bouleverser nos trajectoires. Dans ces moments, nous sommes là » déclare Marine Rouchaud, assistante sociale au sein de la Direction de l’action sociale et de l’innovation sociétale de l’université de Bordeaux.
Au cours de l’année 2024, elle a accompagné 140 personnes, ce qui représente 300 rendez-vous de 45 minutes environ. « J’ai choisi ce métier car la relation à l’autre est ce qui m’anime. A la fin de ma licence de lettres à Toulouse, je voulais être instit'. Après avoir passé 3 jours dans une classe de maternelle, j’ai renoncé ! Je suis alors rentrée à l’Ecole régionale d’assistant de service social du CHU de Toulouse, cela a immédiatement eu du sens pour moi » raconte la jeune femme.

Contribuer à améliorer la qualité de vie

Diplômée trois ans plus tard, Marine Rouchaud démarre sa carrière au sein d’une association d’aide et de protection des familles à Toulouse et s’attaque à un travail d’enquête et d’investigation autour des enfants en danger, puis intègre une autre structure dédiée à l’accompagnement de personnes sous curatelle. Après un passage à Nantes où elle suit son conjoint, elle pose ses valises à Bordeaux en 2010 et postule à l’université Bordeaux Segalen au sein du service social du personnel pour un poste d’assistante sociale, à cheval entre les universités Bordeaux 1 et Bordeaux Segalen (nom des anciens établissements avant la fusion en 2014 ndlr). « Je ne connaissais ni Bordeaux, ni l’université, ni le service public et je n’avais jamais travaillé au sein d’une structure au service de personnels.  Rien n’était encore établi, c’était les balbutiements de l’action sociale, il y avait beaucoup de choses à mettre en place mais ça me motivait. Ma spontanéité et mon envie manifeste de m’investir dans cette mission ont dû séduire les recruteurs ! » se souvient - elle.

Se former permet d’être plus performant et force de proposition afin d’imaginer des dispositifs permettant aux personnels de mieux articuler leur vie professionnelle et privée

Marine Rouchaud

En 2014, à la création de l’université de Bordeaux, un service d’action social unique voit le jour, et se renforce grâce à l’arrivée de deux autres assistantes sociales, Annick Arduin et Murielle Reffet.  « Nous intervenions essentiellement sur des problématiques d’aides financières dans des situations déjà bien dégradées, en mode « pompier »… » raconte Marine Rouchaud. Petit à petit, le service s’est restructuré et devient la Direction de l'action sociale et de l'innovation sociétale (DASIS) en 2021, Murielle Reffet en prend la direction. « Aujourd'hui, le service social est plus visible, plus associé aux différentes instances et projets. Annick Arduin et moi nous répartissons les campus, j’interviens sur le périmètre du collège Sciences et technologies, Carreire, Argonne, Station Marine et Dax » poursuit -elle. De nature curieuse et toujours dans l’optique d’élargir son panel de ressources au service de ses interlocuteurs, Marine Rouchaud se forme aux Premiers secours en santé mentale (PSMM), devient formatrice à son tour. Trois sessions par an exclusivement dédiées aux personnels lui procurent une entière satisfaction. Cette année, elle envisage en plus de suivre le DU « aide psychosocial aux aidants »  afin de répondre à un besoin croissant. « Nous sommes de plus en plus confrontés au sein de notre communauté à des personnels en situation d’aidance qui ont besoin d’aide, de soutien et d’informations. Concilier vie professionnelle et soutien à un proche dépendant peut être difficile. C’est pourquoi nous proposons des ressources et des dispositifs pour les informer, les aider, les soutenir et les accompagner » affirme Marine Rouchaud.

Trouver la juste posture

« Notre rôle se situe à l’interface de la vie privée et professionnelle des personnes. Nous traitons la situation dans sa globalité. Nous sommes des généralistes. Les problématiques les plus fréquentes sont liées au logement, à la famille, (arrivée d’un enfant, décès, séparation, violence conjugale, situation d’aidance….) à la santé (addictions, maladies, handicap, maintien dans l’emploi….) à l’éducation des enfants, aux finances…. Tout ce qui se trouve à l’articulation de la santé, du travail, du maintien dans l’emploi, de la vie perso. Nous avons parfois à faire à des situations détériorées de surendettement, de violences conjugales, de personnes sans logement, d’états de santé très dégradés. On s’occupe de maintenir le lien entre la personne, l’employeur et les organismes extérieurs » explique Marine Rouchaud. Parfois, il suffit juste d’une info, parfois un accompagnement, un suivi décidé avec la personne est nécessaire afin de l’aider à retrouver l’autonomie. L’idée est de s’adapter aux besoins en rendant la personne actrice de sa situation. Ecouter, interroger, reformuler, rassurer, valoriser, proposer, informer, orienter. Chaque rencontre est unique. La diversité des publics est une vraie richesse à l’université de Bordeaux. Et grâce à la politique sociale impulsée par le président Dean Lewis, nous disposons des ressources nécessaires pour venir en aide à ceux qui en ont besoin. C’est très satisfaisant et valorisant de travailler dans ces conditions » témoigne Marine Rouchaud.