« Innover, c’est [aussi] un état d’esprit »

Entrepreneuse dans l’âme, curieuse de tout ce qui fait avancer le monde et soucieuse du bien commun par-dessus tout, Susana Avila a trouvé du grain à moudre et à semer au sein de l’université de Bordeaux. « Ma mission est d’acculturer les personnels de l’université de Bordeaux, qu’ils soient enseignants-chercheurs ou administratifs, à l'innovation dans son sens large. C’est-à-dire, les outiller afin de trouver des solutions pour améliorer le quotidien - car, en réalité, c’est ça innover : trouver quelque chose de nouveau qui répond à un besoin dans un usage, une pratique ou un domaine, et pas que scientifique ou technologique » explique-t-elle.
Susana Avila est vénézuélienne et française d’adoption depuis 25 ans. « J’ai grandi et fait mes études (école d'ingénieur et MBA)   à Caracas et suis venue en France pour suivre mon conjoint français rencontré alors qu’il était en échange universitaire dans mon pays. Nous avons beaucoup bougé et vécu, entre autres, un an et demi en Afrique, au Ghana. Cette expérience a contribué à développer mon empathie, mon sens du bien commun et mon engagement pour les causes sociales et environnementales. N’ayant pas pris la trajectoire professionnelle des personnes ayant fait le même type d’études que moi, je me suis tournée vers d’autres univers, dont celui de l’innovation sociale et responsable. »

Impulser et accompagner le développement

Installée à Bordeaux en 2006, Susana Avila multiplie les missions, de l’entrepreneuriat au développement commercial en passant par le bénévolat, toujours et encore en utilisant son savoir-faire au service du bien-être collectif. En 2017, elle devient responsable d’animation au sein du laboratoire d'innovation publique territoriale LaBase, structure qui accompagne la transformation des services et des politiques publiques face aux changements globaux et sociétaux. « C’est là que j’ai véritablement découvert le secteur public, les aspects partenariaux et territoriaux. Clairement, ce poste m’a conduite à faire ce que je fais aujourd’hui à l’université de Bordeaux » souligne-t-elle. Elle prend ses fonctions en avril 2024 au sein du Pôle administration générale et ressources humaines, recrutée par le biais du programme InnovationS. « J’ai été très séduite par l’engagement de l’établissement dans les transitions, l’innovation et par cette volonté d’améliorer la vie de tous.
Mon rôle est justement de proposer des actions pour que chacun monte en compétences afin de mener ces transformations » insiste Susana Avila.

Comment ? En apprenant à travailler différemment, avec plus d’agilité, d’intelligence collective, de transversalité, de créativité, d’interdisciplinarité ; en découvrant des outils et des méthodes pour booster les projets, les initiatives, les capacités. L’idée est de créer un bénéfice. D’avancer pas à pas et de tester chaque étape, par itération, en prenant en compte les besoins des utilisateurs finaux et en s’appuyant sur des résultats concrets.
« Nous avons mis en place un catalogue de formations d’acculturation à l’innovation pour accompagner le développement de compétences transversales et spécifiques à l’innovation sous toutes ses formes. Elles s’adressent à tous les personnels de l’université et des partenaires du site/Pôle universitaire d’innovation (PUI) souhaitant enrichir leurs pratiques, explorer de nouvelles approches et relever des défis quotidiens, précise Susana Avila. Elles sont accessibles via la plateforme interne Formaction. J’ajoute que nous proposons également des parcours spécifiques aux équipes qui veulent travailler en transversal sur leurs sujets via des méthodes collaboratives. Nous nous adaptons à nos cibles et à leurs besoins », indique-t-elle.

À ce jour, près de 1000 participants ont bénéficié de ces formations. Mais l’objectif de Susana Avila et de sa collègue Laura Coppeaux est d’élargir le spectre et diffuser autant que possible cette culture de l’innovation, de soutenir un maximum de personnes dans leurs démarches, de favoriser la sortie des silos et l’agilité, quel que soit le sujet.
« Ce projet m’apporte le sens que je souhaite donner à mon activité professionnelle. Semer des graines, faire germer le développement, être au service des enseignants et de tous ceux qui préparent nos étudiants à devenir les acteurs de demain me satisfait vraiment et me permet d’avoir une vie pro/perso équilibrée. »