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Mise à jour le : 12/11/2025
L'Institut universitaire de France a récompensé, lors de la cérémonie d'installation lundi 3 novembre à Paris, les enseignantes-chercheuses de l'université de Bordeaux Sophie Chave-Dartoen et Yamina Meziani ainsi que leur collègue Jean-Christophe Baret. Ils sont nommés pour cinq ans.
Créé en 1991, l’Institut universitaire de France (IUF) a pour objectif de donner « l’oxygène » cognitif aux enseignantes-chercheuses et enseignants-chercheurs qu’il récompense pour leur créativité, leur rigueur scientifique et leur prise de risque interdisciplinaire.
Nommés pour une durée de cinq ans, les scientifiques lauréats sont sélectionnés par un jury international et bénéficient d’une décharge d’enseignement à hauteur de deux tiers de leur charge d’enseignement, d’une prime et d’une dotation budgétaire.
La mission de l’IUF est de favoriser le développement de la recherche de haut niveau dans les universités et de renforcer l’interdisciplinarité, en poursuivant trois objectifs :
L’IUF constitue ainsi un réseau de l’excellence universitaire en France et à l’étranger.
Par arrêté du ministre auprès de la ministre d’État, ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, chargé de l'enseignement supérieur et de la recherche, en date du 15 mai 2025 sont nommés :
Membre junior au titre de la chaire fondamentale : Yaminia Meziani Membre senior au titre de la chaire fondamentale : Jean-Christophe Baret Membre senior au titre de la chaire Médiation scientifique : Sophie Chave-Dartoen
Yamina Meziani est maîtresse de conférences à l’université de Bordeaux, rattachée au laboratoire Cultures, éducation sociétés (LACES) de l’université, et formée au département de Sciences Politique à UVA Amsterdam, et en sociologie des inégalités à Bordeaux. Depuis sa nomination en 2020, ses travaux portent sur la mise en œuvre des politiques d’égalité et anti-discrimination au travail en France et en Europe. Elle étudie les problématiques de ressources humaines et de management d’équipe dans le secteur privé et publique au regard des enjeux d’inégalités au travail. Elle pilote le master management des organisations sportives.
Sociologue du travail, Yamina Meziani étudie les effets des discriminations professionnelles sur la santé mentale, et physique à l’intersection du droit, du soin et des trajectoires sociales. Son projet part d’un paradoxe : face à l’impossibilité de prouver juridiquement l’injustice, les victimes mobilisent leur corps comme preuve silencieuse. En croisant enquêtes de terrain et données de santé, elle explore un angle mort des politiques publiques : les discriminations sont-elles un facteur de risque médical ? Elle propose une lecture incarnée des inégalités, attentive à leur inscription dans les corps.
Être nommée à l’IUF est pour moi l’occasion de renouer avec l’esprit des « anciens » : ressaisir le temps long de la recherche, en travaillant avec une équipe mêlant jeunes et confirmés, dans un compagnonnage scientifique exigeant, ancré sur des terrains locaux solides et ouvert au dialogue international. Je souhaite consacrer ces cinq années à avoir une pratique collective du travail scientifique, attentive à la théorie classique et éclairée par de nouvelles données, où la qualité des liens humains nourrit la rigueur intellectuelle, au service d’une ambition partagée : la construction patiente d’une œuvre commune.
Jean-Christophe Baret est professeur à l’université de Bordeaux, rattaché au Centre de recherche Paul Pascal (CRPP – CNRS et université de Bordeaux) depuis 2014. Ses activités de recherches sont à l’interface entre matière molle et microtechnologies fluidiques, où se rejoignent physique, chimie, ingénierie et biologie. La multidisciplinarité est au cœur de ses recherches centrées sur la construction de cellules synthétiques à partir de briques élémentaires non vivantes. Depuis 2020, il anime un Réseau de recherche impulsion (RRI) à l'université, Frontiers of Life qui fédère les activités d’une quinzaine de laboratoire du site sur les thématiques du vivant et de sa réingénierie et depuis 2023 un réseau Européen sur la thématique.
Peut-on reconstituer des systèmes cellulaires vivants à partir de matières inanimées ? Cette question est fondamentale pour tester la compréhension du vivant. L’équipe de recherche de Jean-Christophe Baret développe des systèmes expérimentaux utilisables comme ingrédients modulaires intégrables dans la construction de cellules synthétiques de complexité croissante. Leur objectif scientifique principal est de reproduire une caractéristique spécifique des cellules vivantes : leur caractère hors équilibre, piloté par le métabolisme.
J’ai eu la chance d’être nommé Membre Junior de l’IUF en 2016 et j’ai pu apprécier la multidisciplinarité de cette institution. J’ai pu y contribuer en tant que membre du bureau sous l’administration d’Olivier Houdé (administrateur de l'IUF de 2018 à 2023, ndlr) et je suis particulièrement honoré de retrouver cet environnement de recherche si stimulant pour cinq nouvelles années !
Sophie Chave-Dartoen est professeure à l'université de Bordeaux en anthropologie sociale et cultuelle à l’université de Bordeaux. Elle est rattachée au laboratoire PASSAGES (Reconfiguration des spatialités et changements globaux – CNRS, ENSAP Bordeaux, université Bordeaux Montaigne et université de Bordeaux). Ses recherches portent sur l’étude des relations entre formes du rituel, théories locales de l’action et organisation socio-cosmique en Océanie, principalement à Wallis (Polynésie occidentale). Elle est aussi directrice du musée d'Ethnographie de l'université de Bordeaux (MEB) dont elle s’attache à revoir le programme global.
Le projet IUF, intitulé Un musée universitaire pour demain, propose une réflexion poussée sur les missions d’un musée universitaire au regard de la communauté savante au service de laquelle il s’offre, des publics auxquels il s’ouvre, et des communautés dont il détient des témoignages qui forment aussi un patrimoine historique et culturel en lien avec l’histoire scientifique et coloniale de Bordeaux et de ses universités. Un tel musée doit être un lieu de dialogue, de transmission et de partage, mais surtout d’expérimentations pédagogiques et sociales, notamment en termes de citoyenneté et d’éthique, de relation aux savoirs et de diffusion des connaissances scientifiques.
Le soutien de l’IUF vient consolider un effort au long cours pour valoriser un patrimoine rare et le mettre au service d’actions fortes en termes de médiation des sciences. L’accent est mis sur les dimensions participatives, inclusives et éthiques de la science comme de sa diffusion.
Sont nommés également :
Membres seniors au titre de la chaire fondamentale : Alexander Kuhn, professeur à Bordeaux INP de l'Institut des sciences moléculaires (ISM - Bordeaux INP, CNRS et université de Bordeaux) Sébastien Lecommandoux, professeur à Bordeaux INP, directeur du Laboratoire de chimie des polymères organiques (LCPO - Bordeaux INP, CNRS et université de Bordeaux) Membre junior au titre de la chaire fondamentale : Marco Montemurro, professeur à Arts et Métiers de l'Institut de mécanique et d'ingénierie de Bordeaux (I2M - Bordeaux INP, CNRS, Arts et Métiers et université de Bordeaux)