LabCom Bordeaux, pour faire bouger les lignes entre recherche et industrie

Impliqué depuis plus de dix ans dans le LabCom Tricorn - une collaboration tripartite entre le laboratoire Centre lasers intenses et applications (CELIA) où il est ingénieur de recherche, la société Amplitude et le centre technologique ALPhANOV - John Lopez est un témoin privilégié des bénéfices concrets qu’apporte le format LabCom au monde de la recherche. Entre retours d’expérience, vision stratégique et conseils aux jeunes chercheurs, il plaide pour une recherche plus ouverte, connectée et au service de la société.

Donner un cadre et une légitimité à la collaboration

« Lors de la première édition de LabCom Bordeaux, j’ai été impressionné par le nombre de personnes présentes en session plénière. Cela démontre qu’il existe une communauté en attente d'informations sur ce type de partenariat. » Pour John Lopez, le dispositif LabCom a transformé une collaboration de longue date en un partenariat reconnu et structuré : « Le format LabCom a permis de donner un cadre administratif à une collaboration tripartite que nous vivons au quotidien depuis 13 ans. »
Au-delà de la formalisation, l'ingénieur de recherche souligne la légitimité que le LabCom a apportée à l'équipe scientifique : « Il nous a confortés dans notre dynamique de collaboration, notamment en incitant nos partenaires à engager plus de moyens et à formaliser des réunions d’échanges plus régulières. Cerise sur le gâteau : le format LabCom est attractif vis-à-vis des étudiants, qui y voient une opportunité d’accroître leur future employabilité. » Les résultats sont concrets : plusieurs thèses Cifre financées, des avancées technologiques majeures et la formation de futurs collaborateurs hautement qualifiés. « Les deux premières thèses se termineront mi-2026, et nos partenaires se sont déjà engagés à en financer deux nouvelles. »

Faire bouger les lignes et valoriser l’engagement des chercheurs

De retour cette année à la table ronde de l'événement LabCom Bordeaux, John Lopez assume un rôle d’ambassadeur du dispositif : « Il me paraît important de se mobiliser pour l’émergence de nouveaux LabCom qui inciteront les organismes de tutelle à engager plus de moyens et favoriseront les carrières des chercheurs, ingénieurs et techniciens s’impliquant dans ces démarches. Il faut faire bouger les lignes. »
Il insiste aussi sur l’esprit de collaboration : « Le format LabCom ne portera ses fruits sur le long terme que si les partenaires jouent le jeu d’une réelle collaboration, dans le respect des intérêts de chacun. »
Pour lui, s’engager dans un partenariat industriel doit être un choix réfléchi : « Ce doit être une démarche volontaire. Le chercheur doit avoir la conviction que la recherche doit se faire au service de la société civile, dans l’intérêt de tous. »
Son conseil à ceux qui hésitent ? « Être conciliant et à l’écoute de ses partenaires et de leurs besoins. Vouloir tirer la couverture à soi serait une erreur. »

Une dynamique d’innovation au service du territoire

Le dispositif LabCom, selon John Lopez, joue un rôle clé dans le développement de l’innovation à l’échelle régionale : « Le format LabCom constitue une opportunité pour la recherche de renforcer la capacité des entreprises à innover, tout en donnant un sens à la recherche publique, sans remettre en cause son indépendance. »
Et l’événement LabCom Bordeaux contribue aussi à créer du lien entre les acteurs : « LabCom Bordeaux montre le soutien des organismes de tutelle aux chercheurs et à leurs partenaires industriels. Cela conforte les équipes dans leur démarche et incite ceux qui hésitent à franchir le pas. Mais ce soutien doit s’inscrire dans la durée, au-delà des effets d’annonce. »