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Controverses «Les neurosciences en éducation et en formation : effet de mode ou révolution ?»

Depuis le début des années 2000, et plus encore depuis le milieu des années 2010, les neurosciences ont fait une entrée fracassante dans le champ de l’éducation et de la formation, en s’imposant comme une référence centrale pour les décideurs, et en séduisant un nombre croissant d’enseignants et de parents.

Ce succès, qui repose sur les travaux et les initiatives d’universitaires neuro-psychologues pour la plupart, divise le monde académique. Pour certains scientifiques, l’étude des mécanismes de la connaissance à travers des méthodes médicales (IRM, biologie moléculaire) permet de fonder les processus d’apprentissage sur des données objectives et de révolutionner l’éducation.

Pour d’autres en revanche, la neuro-éducation est d’un intérêt très limité, notamment parce qu’elle réduit les élèves et les étudiants à des cerveaux, et ignore la complexité des interactions sociales. Si le recours à l’imagerie médicale crée un effet de crédibilité, les énoncés produits par la neuro-éducation ne seraient pas plus fiables que ceux issus d’autres méthodes utilisées de longue date.

En arrière-plan de ce débat, se dessine une compétition entre disciplines, mais aussi, peut-être, une confrontation entre des épistémologies et des valeurs (celles des sciences humaines et sociale d’un côté, celles des sciences dures de l’autre) qui diffèrent.

Pour démêler les enjeux de cette controverse, et confronter de manière constructive les positions en présence, Charles Mercier, professeur en histoire contemporaine au Laboratoire cultures - éducation – sociétés  (LACES université de Bordeaux) animera un débat avec :

  • Philippe Champy, ancien ingénieur de recherche à l’INRP et ancien directeur des éditions Retz, essayiste
  • Régis Malet, professeur en sciences de l’éducation (université de Bordeaux, INSPE et LACES)
  • Jérôme Tagu, maître de conférences en psychologie cognitive (université de Bordeaux, INSPE et Laboratoire de psychologie)
  • Céline Véga-Roïatti, maîtresse de conférences en neuroscience, responsable pédagogique du Diplôme d’université sur la NeuroEducation (université de Bordeaux), directrice adjointe de la Maison pour la science en Aquitaine

Cette séance est animée par Charles Mercier, professeur d’université en histoire contemporaine au Laboratoire culture éducation et société (LACES)

Que sont les Controverses de l’université de Bordeaux ?

Les Controverses de l’université de Bordeaux sont une initiative pour contribuer à éclairer le débat public. Elles s’inscrivent dans le projet Sunset (Sciences avec et pour une société en transitions), dans le cadre de la labellisation Science avec et pour la société (SAPS).

Elles veulent montrer que la déontologie académique et l’approche scientifique permettent non seulement de discuter de manière argumentée et non polémique de sujets complexes, et potentiellement clivants, mais aussi de produire des connaissances qui permettent d’évaluer certains enjeux de notre époque marquée par les transitions environnementales et sociales.

À travers ce dispositif innovant, l’université de Bordeaux renforce sa responsabilité sociale et son engagement pour faire vivre le lien science-société. Les Controverses de l’université s’adressent à toutes les communautés académiques des campus bordelais et, au-delà, aux citoyennes et aux citoyens intéressés par les thématiques qu’elles abordent.

Localisation associée :

Amphi Ellul
Pôle juridique et judiciaire
35 place Pey Berland à Bordeaux