Collections préhistoriques

Réparties principalement dans les locaux du laboratoire De la Préhistoire à l’Actuel : Culture, Environnement et Anthropologie (PACEA), les collections archéologiques sont principalement utilisées pour la recherche.

Photo : La reconstitution des paléo-environnements permet de comprendre les processus de migration et de sédentarisation de nos ancêtres. Collection préhistorique, ostéothèque © Université de Bordeaux
La reconstitution des paléo-environnements permet de comprendre les processus de migration et de sédentarisation de nos ancêtres. Collection préhistorique, ostéothèque © Université de Bordeaux

L’histoire du fond patrimonial démarre avec le professeur Georges Malvesin-Fabre, qui crée, en 1956, la chaire de préhistoire à l’université de Bordeaux. Il rassemble le fonds ancien de la faculté de médecine de Bordeaux, et des collections privées, notamment la collection Neuville.

En 1956, François Bordes lui succède et grâce à
ses activités de terrain, enrichit le fonds existant. Depuis, ce travail se poursuit par les travaux des membres du laboratoire PACEA. 

Ces collections, composées de séries réunissant quelques-uns des sites les plus prestigieux de la préhistoire, tant en France (Aquitaine, Poitou-Charentes, Auvergne, Midi-Pyrénées, Limousin, terrasses du Tarn, de la Garonne, vallée de la Somme) qu’à l’étranger (Afrique du Nord, Afrique sub-saharienne) ont servi à établir les bases des séquences chronologiques du Paléolithique.

G. Malvesin-Fabre est aussi à l’origine de la plus importante des séries de référence :  une ostéothèque constituée de crânes et d’ossements des grands mammifères (bison, cheval, renne, cerf, loup, hyène, ours), représentés à l’époque préhistorique.
François. Prat et Françoise Delpech ont par la suite, développé cette ostéothèque en y ajoutant des squelettes d’oiseaux et de la microfaune (rongeurs, insectivores…).

La lithothèque est une autre série de référence : on y trouve des échantillons de différentes roches dures aptes à la taille : plusieurs types de silex d’Aquitaine (Bergeracois, Sénonien, Fumélois, Belvès, jaspéroïdes…), de Touraine (silex du Grand Pressigny), roches plus ou moins siliceuses (quartz), magmatiques, métamorphiques (quartzites, schistes, radiolarite) ou volcano-sédimentaires diverses (cinérite).
Son but est d’aider les spécialistes des outils à reconnaître la provenance des roches utilisées par les Préhistoriques.

Les collections de référence servent aussi bien aux chercheurs
qu’aux étudiants pour identifier leur matériel. 

Elles servent également dans le cadre de mémoires universitaires et de travaux de recherche.

Crânes d'animaux préhistoriques, collection scientifique préhistoire © Université de Bordeaux.jpg
Réparties dans le laboratoire et dans un dépôt extérieur de 300 m2, les collections possèdent plus de 3000 bacs ou tiroirs © Université de Bordeaux

De nouvelles séries voient le jour

  • La première est composée d’objets fabriqués lors d’expérimentations de taille de roches. On y trouve des outils, des blocs, des produits de débitage ou de façonnage, qui sont l’œuvre des plus grands préhistoriens tailleurs français tels que F. Bordes, J. Tixier, J. Pelegrin, M. Lenoir.
  • La seconde est une collection de lames minces de sédiment, permettant, par lecture au microscope des microstructures (micromorphologie), d’illustrer les processus géologiques rencontrés dans les sites préhistoriques.

Quelques objets des collections

Moulage d'un crâne de rhinocéros laineux, collections scientifiques © Université de Bordeaux
Moulage d'un crâne de rhinocéros laineux, collections scientifiques © Université de Bordeaux

Moulage d'un crâne de rhinocéros laineux

Le rhinocéros laineux fait partie de la cohorte des animaux de climat froid, et il s’est éteint à la fin des temps glaciaires. Ses dimensions étaient proches de celles du rhinocéros blanc africain.

Ce squelette de a été découvert dans une grotte des Pyrénées, qui vers 15 000 ans a fonctionné comme un gouffre dans lequel sont tombés des animaux.
Les ossements les plus complets ont été moulés par E. Pubert (UMR PACEA) et ont rejoint l’ostéothèque.

Hache polie et silex taillés

La technique du polissage a permis aux hommes du Néolithique d’obtenir des outils à tranchant robuste, très utiles pour les travaux de défrichage et d’agriculture.

Ces objets font partie de la collection Neuville. Membre de la Société linnéenne de Bordeaux, il était ébéniste et passionné de Préhistoire et de Paléontologie. Sa collection de Préhistoire rassemblait des outils d’origines géographiques et d’époques variées.

Collection lithique classée © Université de Bordeaux
Collection lithique classée © Université de Bordeaux
Ossement de renne actuel, collection scientifique © Université de Bordeaux
Ossement de renne actuel, collection scientifique © Université de Bordeaux

Ossements de renne actuel

Ces ossements de renne actuel conservés dans l'osthéothèque sont utilisés par les archéozoologues pour déterminer les vestiges osseux retrouvés dans les sites archéologiques. 

Les activités de boucherie des hommes préhistoriques ont eu souvent pour conséquence une fragmentation importante des ossements, ce qui les rend plus difficiles à déterminer.

Les éolithes de Puy Courny

En 1877, J. B. Rames découvre des objets en silex dans les niveaux tertiaires de Puy-Courny (Cantal).
Sur ces objets, on voit des surfaces d’éclatement, qui sont les traces du départ d’éclats de silex. Les éolithes sont alors interprétés par Rames comme le résultat d’une activité anthropique et un débat est lancé autour de la grande ancienneté de l’homme suggérée par cette découverte. G. de Mortillet introduira l'idée d'un être tertiaire producteur de ces industries et se situant entre le singe et l'homme.
Mais, l'absence d'ossements humains associés à ces industries du tertiaire et les positionnements stratigraphiques souvent incertains des vestiges laissent planer un doute sur la validité de ces découvertes.


On sait maintenant que les silex de Puy Courny se sont formés dans des dépôts lacustres. Ces dépôts ont été érodés et les silex se sont alors déplacés sous l’action d’une rivière. Les enlèvements sont dus aux chocs contre d’autres blocs et sous l’action du transport par l’eau, les arêtes se sont émoussées.

Les éolithes de Puy Courny © Université de Bordeaux
Les éolithes de Puy Courny © Université de Bordeaux