AquiMob, un succès local et une ambition nationale

Il est bien loin le temps où se lancer dans une mobilité internationale étudiante impliquait une longue et fastidieuse exploration des dispositifs et comparaison des aides disponibles pour financer cette expérience. Lancée en 2007 dans ce qui était – encore - l’Aquitaine par Sciences Po Bordeaux, le PRES (pôle de recherche et d'enseignement supérieur) université de Bordeaux et la Région, AquiMob est venue simplifier grandement ces démarches. La solution est aussi simple sur le papier qu’efficace : l’étudiant se connecte avec ses identifiants institutionnels, et l’outil détermine automatiquement les aides auxquelles il peut prétendre en interrogeant les critères d’éligibilité des différents bailleurs. Aides Erasmus+, aides régionales ou ministérielles, AquiMob fait le tri en quelques secondes et permet au candidat d’y accéder directement.

Un guichet unique désormais incontournable

L’efficacité de la plateforme a rapidement séduit ; elle est aujourd’hui utilisée par vingt établissements français et cinq universités espagnoles, dans le cadre de coopérations transfrontalières. Depuis presque vingt ans, elle a fait la preuve de son efficacité, garante d’une gestion équitable et transparente des dispositifs de mobilité. Les chiffres sont là : depuis 2007, ce sont près de 89 000 dossiers traités, dont 19 000 pour des étudiants de l’université de Bordeaux, et un rythme annuel de plus de 6000 demandes, pour un montant de 8,5 millions d’aides attribuées.

Outre la qualité de service offerte par AquiMob, celle-ci permet un gain de temps pour toutes les parties impliquées dans un projet de mobilité internationale : le candidat, les gestionnaires dans son établissement qui utilisent la plateforme (qui peuvent ainsi se consacrer à leurs missions d’accompagnement et de conseil), et les bailleurs qui peuvent s'appuyer sur un suivi précis de l’utilisation des aides proposées.

Une plateforme prête pour l’échelle supérieure

Cette solution développée par la puissance publique, portée par Sciences Po Bordeaux et dont l’hébergement et la maintenance sont assurées par la Direction des systèmes d’information de l’université de Bordeaux, suscite désormais une attention notable au niveau national. Le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche ainsi que de nombreux établissements d’enseignement supérieur se sont déjà montrés intéressés pour un déploiement à plus grande échelle.

Estimé à 400 000 euros, ce déploiement national a déjà reçu un soutien fort de la part des membres de la Convention de Coordination Territoriale (CCT) en Nouvelle-Aquitaine, de l’agence Erasmus+, sans oublier l’Eurorégion NAEN. Les gains attendus sont multiples : une meilleure utilisation des aides à la mobilité internationale proposées par les bailleurs, un traitement plus juste et efficace des demandes, et une charge administrative réduite pour les gestionnaires de mobilité, pour une économie estimée à six millions d’euros par an aux acteurs publics et parapublics. Une somme qui est loin d’être négligeable, dans un contexte de forte contrainte budgétaire.