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Les transitions au cœur de la politique de l’université de Bordeaux

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L’université de Bordeaux met en œuvre depuis 2021 une feuille de route des transitions environnementales et sociétales inscrite dans son plan stratégique 2030. Dans ce cadre, un plan d’action 2022-2023 a été adopté en Conseil d’administration mardi 12 juillet. Le point sur les grands enjeux et les projets à venir avec Eric Macé, vice-président en charge des transitions.

Photo : Eric Macé © Arthur Pequin
Eric Macé © Arthur Pequin

Comment l’université de Bordeaux se positionne-t-elle au sujet des transitions ?

EM: Grâce aux travaux scientifiques du GIEC et ceux sur la biodiversité sous l’égide de l’ONU, nous savons que le modèle de développement qui a été le nôtre pendant les trois derniers siècles n’est plus soutenable. Nous sommes entrés dans un moment historique où les conditions environnementales vont se dégrader, entraînant de facto un risque associé de détérioration sociale et démocratique. Si nous avons tous des responsabilités à prendre, celles des universités est de tout premier plan.

C’est pourquoi, à l’université de Bordeaux, la question des transitions est une priorité de ce nouveau mandat. En tant que grande organisation, nous avons pour objectif d’être exemplaire en la matière et de mobiliser pour cela notre pluridisciplinarité, notre excellence en recherche, notre capacité à transformer et opérationnaliser les innovations ainsi que notre fort engagement sur le territoire.

Quels sont les leviers dont nous disposons ?

EM: La recherche n’a cessé d’accompagner la croissance et le progrès. Aujourd’hui, la science doit sans doute aussi accompagner et accélérer les transitions. Comment ?
C’est cette question que l’université de Bordeaux pose à sa communauté de chercheurs, quel que soit son domaine. Nous travaillons activement à une cartographie des projets de recherche dans la perspective d’augmenter la contribution des recherches menées au sein de l’établissement sur ces défis.

L’autre responsabilité fondamentale de l’université de Bordeaux est la formation. Nos étudiants ont besoin d’être « équipés » pour vivre et agir dans ce contexte historique et pour répondre à la demande de leurs futurs employeurs. Nous devons les préparer. Chaque composante de formation est impliquée dans ce processus d’innovation pédagogique visant à intégrer la problématique et les compétences interdisciplinaires relatives aux transitions dans tous les parcours.

L’université de Bordeaux est une organisation importante ayant un fort impact environnemental et sociétal. A ce titre également nous devons être irréprochables. Les grands programmes ACT, InnovationS, ENLIGHT et RESET soutiennent cette trajectoire.

Quelles sont les grandes lignes de ce plan d’actions ?

EM: Ce plan d’actions reprend les 24 engagements de notre feuille de route. A commencer par la mise en œuvre d’un grand programme de sobriété intensive auquel chacun doit participer. Nous travaillons avec nos partenaires et nos laboratoires de recherche à toutes les solutions possibles pour changer notre modèle énergétique et réduire notre consommation.

A cet égard, nous avons conçu un système de pilotage par l’impact et les données chiffrées qui a aidé à construire concrètement ce plan d’actions. Par ailleurs, nous avons un large réseau de personnels, d’étudiants « référents » et « ambassadeurs » des transitions dans toutes les composantes de l’université pour développer ensemble cette politique de sobriété décarbonée.

Un dispositif innovant de living lab* autour de 10 thématiques (nature en ville, eau, économie circulaire, habitat résilient, alimentation, qualité de l’air, énergie, santé, mobilité) en cours de finalisation est aussi une action phare que, fort de notre expertise scientifique transdisciplinaire, nous proposons à nos partenaires territoriaux et économiques qui ont les mêmes problèmes de transitions à résoudre que nous.

Ce plan définit également le cadre du futur Institut des transitions qui sera opérationnel en 2023. Cette instance emblématique notre engagement est l’outil de pilotage qui aidera l'université de Bordeaux à pivoter, équiper, impulser, animer, coordonner et rendre plus efficace l’ensemble des actions de transition de l’établissement. 

*Living lab

Méthodologie où citoyens, habitants, usagers sont considérés comme des acteurs clés des processus de recherche et d'innovation

En tant que vice-président en charges des transitions environnementales et sociétales, à quoi vous engagez-vous ?

EM: Après de nombreuses actions de sensibilisation et l’affirmation de nombreux engagements, le temps présent est celui des actions transformatrices fondées sur les données et l’expertise scientifique, et tout particulièrement celles des sciences humaines et sociales qui nous permettent de comprendre de façon critique ce qui « marche » ou ne « marche pas ».

Au sein et avec l’équipe de Dean Lewis, ma mission consiste à équiper les transformations, à proposer les outils, à décloisonner, à accompagner et à aider l’université à opérer ces changements. Mon objectif à la fin du mandat est de faire en sorte que tous les dispositifs aient été mis en place que l’université de Bordeaux soit un établissement de référence pour sa capacité à réaliser ses propres transitions et à équiper celles de ses partenaires.

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