Développer le dialogue entre la science et la société

« Nous devons installer une politique de dialogue sociétal à l’échelle du territoire et multiplier les opportunités d’interactions afin de porter plus largement la connaissance de la méthode scientifique avec un enjeu de démocratisation des savoirs » explique Philippe Moretto, chargé de mission Science et Société à l’université de Bordeaux. 

Concrètement, il s’agit d’installer des actions visibles et des lieux de dialogue avec le public en partenariat avec les professionnels de la médiation et de la communication scientifique (centres de culture scientifique, technique et industrielle, musées, associations, médias…) et d’instaurer une collaboration appuyée avec les collectivités territoriales et locales, en embarquant dans la démarche ses partenaires académiques.

 

Comme le rappelle Philippe Moretto, le projet SUNSET vient en appui à la stratégie politique de l’université de Bordeaux. L’objectif est de définir et suivre la mise en œuvre d’une politique « sciences avec et pour la société » en englobant l’ensemble des actions menées dans un cadre cohérant.  

La mise en œuvre de ce projet s’effectue autour de cinq axes principaux :

• Donner envie de faire des sciences aux élèves du second degré tout en sensibilisant les primaires en menant des actions conjointement avec le Rectorat et des associations telles que La Maison pour la Science, Cap Sciences, etc. « L’opération « Des chercheurs dans les classes » qui consiste à expliquer aux jeunes élèves comment se déroule un projet de recherche est un bon exemple. Il faut inscrire ces actions dans la régularité et la durée » déclare Philippe Moretto.
• Développer une science participative en impliquant le public à des projets de recherche, en ouvrant les campus et les laboratoires aux citoyens pour les faire participer à la construction de la connaissance ; créer des tiers lieux pour multiplier les opportunités d’interaction entre les acteurs et ainsi favoriser la transmission. « Bien qu’il y ait déjà bon nombre d’initiatives en ce sens, nous avons une marge de progression en la matière » avoue le chercheur.

• Acculturer les personnels en les formant au dialogue sociétal et aux sciences participatives afin de diffuser la culture scientifique et mettre en place des démarches de médiation et de vulgarisation à l’instar des chercheurs qui écrivent dans The Conversation, mais « il nous faut aller plus loin, constate Philippe Moretto. Nous avons pour projet d’organiser, au-delà d’une résidence d’écriture déjà portée par certains départements de recherche, de créer une école d’été SAPS qui pourrait être ouverte à quelques lycéens. Nous devons nous appuyer sur les compétences de certains de nos collègues pour accompagner la prise de parole des scientifiques dans l’espace public. »
• Valoriser la science, la recherche et le patrimoine en organisant des évènements. « Le festival art et sciences FACTS est l’illustration de ce concept. Nous devons aussi trouver des moyens de mettre en avant l’ensemble de nos collections universitaires afin de les faire découvrir à un large public » déclare-t-il.
• Démocratiser les savoirs en incitant les scientifiques à prendre une place plus importante dans la vie citoyenne en organisant des débats publics, en créant des espaces de paroles et d’expression. « Notre objectif et de faire savoir et faire participer » insiste Philippe Moretto.

En parallèle, l’enjeu est aussi de coordonner les actions avec les protagonistes sur le territoire et de tisser des liens solides avec eux à l’exemple de la nouvelle convention de partenariat en cours de signature avec Cap Science incluant une vraie formalisation opérationnelle, mais aussi d’élargir le réseau. Une boite mail fonctionnelle (saps%40u-bordeaux.fr) vient d’être créée et permet aux personnels de l’université et à ses partenaires d’accéder directement à l’équipe SAPS.

« Je crois à la courroie de transmission entre notre gouvernance et le terrain. J’ai été directeur, il n’y a pas si longtemps, d’un laboratoire très actif sur ce volet science & société (LP2I ndlr) et je sais combien il est important d’avoir cette ouverture. Aujourd’hui, je suis heureux d’accompagner nos communautés dans le développement de ces actions de dialogue à l’interface entre la Science et le citoyen » conclut Philippe Moretto.