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Visiting Scholars : James Forrest et Silvia Soter

Mise à jour le :

L’université de Bordeaux ouvre sa 2e campagne d’appel à candidatures du programme Visiting Scholars, un dispositif qui finance l’accueil de chercheurs et enseignants-chercheurs internationaux confirmés. Douze candidats en provenance de dix pays avaient été retenus lors du premier appel. James Forrest (université de Waterloo) et Silvia Soter (Université fédérale de Rio de Janeiro) partagent leur expérience au terme de leur mobilité à Bordeaux.

Photo : James Forrest (université de Waterloo) et Silvia Soter (Université fédérale de Rio de Janeiro) font un retour d'expérience de leur mobilité à l'université de Bordeaux
James Forrest (université de Waterloo) et Silvia Soter (Université fédérale de Rio de Janeiro) font un retour d'expérience de leur mobilité à l'université de Bordeaux

James Forrest : "It’s totally worth it!"

James Forrest est professeur à l’université de Waterloo au Canada et chercheur en matière molle. Expert reconnu dans son domaine de recherche, il étudie les propriétés physiques des solides mous, en particulier dans les systèmes de très petite taille (nano). Il a été accueilli au sein du Laboratoire ondes et matière d'Aquitaine (LOMA) en septembre-octobre de cette année 2023. 

Quels étaient les principaux objectifs de votre mobilité ?

Mon principal objectif était de trouver des projets d'intérêt commun, que nous pourrions poursuivre ensemble. Je suis dans l’expérimental et mon hôte au LOMA (Thomas Salez) est un théoricien. Nos axes de recherche sont similaires, mais pas identiques. 

Que vous a apporté cette expérience ? 

Ce fut une expérience formidable. Il y a eu de nombreuses discussions intéressantes sur les différentes idées et projets de collaboration à poursuivre. J'ai notamment acquis une nouvelle façon d'examiner des données très récentes provenant de mon groupe au Canada.  À la suite de nombreuses discussions, j'ai essayé une nouvelle analyse, qui a révélé quelque chose que je considère comme une percée dans ce domaine. Nous avons presque terminé de rédiger une publication basée sur ces données, un étudiant souhaite poursuivre le projet, éventuellement dans le cadre d'une codirection. 

Vous avez proposé deux séminaires mais également un cours à l’école doctorale des Sciences physiques et de l’ingénieur. Comment cela s’est-il passé ? 

Ce travail s’est révélé un peu chronophage mais très utile. C’était une opportunité de faire un retour en arrière pour présenter le panorama de mon travail commencé il y a 30 ans, de voir comment celui-ci et le domaine entier ont évolué. 
J’ai été agréablement surpris par le niveau des étudiants. Ils ont montré un vif intérêt pour le sujet et posaient de nombreuses questions. C’était une expérience très positive. 

Est-il important pour un chercheur d’être mobile ? 

Absolument ! La crise du Covid et les visioconférences nous font oublier l’importance des échanges en face-à-face. Certains types de discussions et l’émergence d’idées ne sont pas possibles via Zoom. L’immersion dans un autre système est une chose formidable, aussi bien pour les chercheurs que pour les étudiants.
Bien entendu cela demande de la préparation, de l’organisation quand on a une famille ou des responsabilités pédagogiques dans son établissement. L’aspect financier n’est pas à négliger non plus, mais cela vaut le coup ! 

Quels seraient vos conseils aux futurs candidats/lauréats ? 

Ce programme est une belle opportunité et vous devriez en profiter ! Bien entendu, il est préférable de venir avec un programme, mais restez prêts et ouverts à découvrir de nouvelles idées et de nouvelles directions de recherche. Bordeaux n'est pas seulement un endroit exceptionnel pour faire de la science, c'est aussi une région où il fait bon vivre ! 

Programme «Professeurs et chercheurs invités»

Ce programme vise à impulser de nouvelles collaborations et des partenariats internationaux en recherche et en formation entre l’université de Bordeaux et des institutions à l’étranger. Il concerne tous les domaines de recherche et d’enseignement. La communauté étudiante de l’université de Bordeaux doit pouvoir bénéficier de l’expérience et de l’expertise de ces enseignants-chercheurs internationaux. Les candidatures sont ouvertes jusqu’au 9 février 2024

En savoir plus

Silvia Soter : « Un élan pour ma carrière »

Silvia Soter est enseignante-chercheuse en danse et sciences de l’éducation à l’Université fédérale de Rio de Janeiro au Brésil. Elle aura terminé sa mobilité de 4 mois, encadrée par Marie-Pierre Chopin au laboratoire Cultures et diffusion des savoirs (CeDS), fin décembre 2023. 

Pourquoi avoir candidaté à ce programme ?

Cette mobilité est le fruit de ma rencontre en 2015 avec les travaux d’une enseignante-chercheuse du CeDS, Marie-Pierre Chopin, exposés dans le livre « Pédagogues de la danse ». Je l’ai contactée il y a 2 ans et j’ai décidé de profiter de mon congé sabbatique pour faire une mobilité et explorer des pistes pour nos futures collaborations

Comment s’est déroulée votre mobilité ?

J’ai été très bien accueillie et surtout bien intégrée. J’ai fait connaissance des autres enseignants-chercheurs et j’ai pu participer à la vie du laboratoire. La comparaison entre les deux pays se faisait en temps réel à travers des échanges, observations et différentes rencontres très enrichissantes : participation à la biennale de danse de Lyon, rencontres avec des associations de danse et professeurs d’autres structures comme le STAPS par exemple. Cette mobilité a donné de l’élan à ma carrière et de nouvelles directions à mes travaux de recherche

Et après le « retour au pays » ?

De retour au Brésil, j’aimerais faire part de mon travail de terrain à mes collègues. Mais la présentation des travaux du CeDS doit passer par la traduction du livre de Marie-Pierre Chopin en portugais, car la barrière linguistique est bien présente au Brésil. Je m’en chargerai à l’arrivée. 2025 sera l’année du Brésil en France et nous aimerions organiser un colloque sur la pédagogie de la danse en partenariat avec le CeDS au Brésil.  

En parallèle de vos activités d’enseignement et de recherche, vous êtes impliquée dans un projet artistique et social au sein de l’École libre de danse à la Maré. Pourriez-vous nous en parler ? 

L’Ecole libre de danse à la Maré est un centre culturel situé dans la favela de Maré à Rio que j’ai co-fondé avec Lia Rodrigues, une chorégraphe brésilienne célèbre, en partenariat avec l’ONG Redes da Maré. Elle est financée par la Fondation d’entreprise Hermès. J’en assure la direction pédagogique et Lia Rodrigues la direction artistique. Le lieu est gratuit et ouvert à tous les habitants de tout âge. A part les cours de danse, nous avons un groupe de 20 élèves qui suit une formation de 3 heures par jour du lundi au vendredi. Nous sommes heureux de constater qu’un grand nombre de nos élèves poursuivent une formation universitaire ou passe des auditions pour intégrer des compagnies de danse brésiliennes ou internationales réputées. Mais ce n’est pas notre objectif principal. L’école vise avant tout à démocratiser l’accès à la danse, qui reste un privilège de la population aisée au Brésil. 

Que pourriez-vous conseiller aux futurs candidats/lauréats ?

Je conseillerais de bien préparer son séjour en amont avec son hôte, et ce depuis le dépôt de la candidature. Cela permet d’avoir des objectifs clairs et d’avancer dans la bonne direction tout en restant ouvert aux nouvelles idées. Et, bien entendu, de profiter de la ville ! Bordeaux offre un cadre de vie et de travail exceptionnel !