Formation
Choisir une formation
Alternance
Formations internationales
Formation professionnelle
Candidatures et inscriptions
S'inscrire à l'université
Suivre sa scolarité
Accompagnement et réussite des études
Étudiants à besoins spécifiques
Orientation et insertion professionnelle
Enrichir et valoriser son parcours
Recherche
Ambition scientifique
Grands programmes de recherche
Réseaux de Recherche Impulsion
Une recherche internationale
Science ouverte
Éthique de la recherche
Structures de recherche
Départements de recherche
Dynamiser ses recherches
Innovation
Ambition
Dispositifs d'intensification
Collaborations
LabCom
Ressources
Locaux d'entreprises
Campus
Découvrir les campus
Campus Victoire
Animation et vie des campus
Les associations
Organiser sa vie quotidienne
Les aides sociales et financières
Se restaurer
Citoyenneté étudiante & vivre ensemble
Culture, art, science & société
Sport
International
Ambition internationale
Venir à Bordeaux
Etudiants internationaux
Doctorants internationaux
Enseignants, chercheurs et personnels internationaux
Partir à l'étranger
Mobilité étudiante
Collaborer à l'international
Université
Nous découvrir
Notre histoire
Nos implantations
Notre politique immobilière
Université étendue
Notre stratégie
Nos champs d'action
Nos leviers
Nos engagements
Science et societé
Transitions environnementales et sociétales
Organisation et fonctionnement
Composantes de formation
Direction générale des services
Conseils, commissions et comités et leurs délibérations
Documents réglementaires, administratifs et institutionnels
Élections
Travailler à l'université
Personnels enseignants et chercheurs
Personnels hospitalo-universitaires
Elles et ils font l'université de Bordeaux
Espace entreprises
Espace presse
Répertoire d'expertes et d'experts
Contenus les plus consultés
Termes de recherche les plus fréquents
Mise à jour le : 07/10/2025
Les deux post-doctorantes à l’université de Bordeaux font partie des 34 lauréates du Prix Jeunes Talents France L'Oréal-UNESCO Pour Les Femmes et la Science 2025. Rencontre avec deux chimistes dont les recherches sur les matériaux magnétiques et la valorisation des plastiques dessinent des pistes prometteuses au service de la société.
Elles sont toutes deux chimistes, brillantes et déterminées, menant leurs recherches dans des laboratoires placés sous la co-tutelle de l’université de Bordeaux, mais leurs points communs semblent s’arrêter là. Leur parcours et leur personnalité paraissent aussi hétérogènes que deux réactifs qui n’interagissent pas spontanément. Le Prix Jeunes Talents France L'Oréal-UNESCO va toutefois permettre à Rosa Diego Creixenti et Manon Pujol de se rencontrer ces jours-ci à Paris où les deux post-doctorantes vont être récompensées lors d’une cérémonie à l’Académie des sciences et bénéficieront d’un programme de formation au leadership.
Rosa Diego Creixenti est née et a grandi dans une toute petite ville de Catalogne, Corbera d’Ebre, où les enfants de son âge se comptaient sur les doigts de la main. Très vite attirée par les sciences, elle entame sa licence de chimie à Barcelone qu’elle achève en Suède. Elle revient ensuite en Espagne pour son master de chimie organique avant de repartir pour la Nouvelle-Zélande dans le cadre d’une thèse en nanoscience, puis poursuit son parcours en Allemagne avant de rejoindre la France, à Bordeaux, où elle officie aujourd’hui, à 33 ans, en qualité de post-doctorante au Centre de Recherche Paul Pascal (CRPP - CNRS, université de Bordeaux) dans le cadre du programme européen MSCA-ADAGIO.
Ses travaux, aux confins de la chimie et de la physique, portent sur le magnétisme moléculaire : « mon but est de fabriquer de nouveaux matériaux magnétiques - c’est-à-dire des substances qui réagissent aux champs magnétiques, un peu comme des aimants, mais avec des comportements très particuliers - en jouant sur leur structure moléculaire. Ces matériaux pourraient permettre de créer des systèmes de stockage de données (comme les disques durs) plus rapides et plus efficaces, servir dans les technologies quantiques (un domaine très prometteur pour les ordinateurs du futur), ou encore aider à stabiliser des formes exotiques de la matière pour les utiliser dans de nouvelles inventions technologiques. »
(CNRS, université de Bordeaux)
En savoir plus
Dans son anglais chantant où les roulements de « r » trahissent sa langue natale, Rosa parle avec aisance de son implication pour la promotion des femmes dans la science et la visibilité des personnes LGBT. « Je me sens bien dans la petite communauté scientifique de notre labo, multiculturelle et ouverte d’esprit. Ce qui nous réunit est une quête d’excellence, et le reste n’a pas d’importance. » Quand on lui demande d’où vient cette confiance en elle perceptible dès les premiers échanges, la réponse fuse sans hésitation : « mes parents m’ont toujours dit que je pourrais faire ce que je veux dans la vie. Et je les ai crus. » De fait, l’accompagnement proposé aux lauréates du prix Jeunes Talents France L’Oréal-UNESCO en faveur de leur empowerment pourrait sembler, dans le cas de Rosa, un peu superflu. « Pas du tout ! s’exclame-t-elle, il y a toujours des choses à apprendre ! »
(CNRS, Bordeaux INP, université de Bordeaux)
Quelques centaines de mètres plus loin, sur le campus de Pessac, une de ses consœurs se prépare, elle aussi, à recevoir le prix L’Oréal-UNESCO et mesure le chemin parcouru depuis son enfance à Pégomas, une petite commune des Alpes-Maritimes. Manon Pujol, 29 ans, a d’abord suivi une licence de chimie à Nice, puis un master à Strasbourg avant de soutenir sa thèse à l’université d’Aix-Marseille. À présent, c’est au sein du Laboratoire de Chimie des Polymères Organiques (LCPO - CNRS, Bordeaux INP, université de Bordeaux) que la post-doctorante explore un processus innovant permettant de recycler le polystyrène à l’aide d’enzymes : « on parle en l’occurrence de "surcyclage", précise Manon, car le procédé – pour lequel nous avons déposé une demande de brevet - consiste à transformer ce type de plastique en petites molécules oxydées qui peuvent ensuite être utilisées dans les industries pharmaceutique, cosmétique, agro-alimentaire… »
La vocation de Manon lui est apparue au lycée, en 1ère S. Éternelle première de la classe, la jeune fille timide se prend alors de fascination pour ces « molécules qui constituent la base de tout ce qui nous entoure et la chimie qui se cache dans tous les aspects de notre vie. » Elle ne sait pas encore qu’elle est autiste - le diagnostic ne sera établi que bien plus tard, pendant son année de master -, et elle se sent alors « en décalage » par rapport aux jeunes de son âge, toujours plongée dans ses pensées, subissant l’ostracisme de ses camarades. Son anxiété est vite balayée par les adultes qui pensent que « ça passera », qu’elle prendra de l’assurance et, puisqu’elle décroche son bac avec mention très bien, qu’il n’y a pas vraiment de problème. « Je pensais que c’était moi le problème », se souvient-elle, émue.
Dans la science, enfin, Manon trouve sa place et peut laisser son intelligence s’épanouir. « J’ai fini par comprendre et accepter le fait que je ne raisonne pas comme tout le monde. Quelque part, c’est un atout - mon cerveau ne s’arrête jamais ! - mais c’est un peu fatigant. » En master, elle se tourne vers la chimie « verte » : « pour moi, c’était la chimie de demain, qui se soucie de durabilité, en économisant l’énergie, en évitant l’utilisation de produits toxiques… » Les problèmes écologiques la préoccupent et, modestement, elle ressent une forme de responsabilité au sein de la société : « j’ai l’impression que la voix des scientifiques n’est pas assez entendue. »
Rosa et Manon recevront leur prix mercredi 8 octobre lors d’une cérémonie à Paris, ainsi qu’une dotation de 20.000 € chacune, utilisable dans le cadre de leurs recherches pour financer des déplacements ou des formations, la création d’un business plan ou l’achat d’articles scientifiques. Leur candidature a été retenue parmi plus de 700 par un jury composé de 30 membres de l’Académie des sciences.