«Je crois en ma bonne étoile»

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Finaliste du concours national Ma thèse en 180 secondes suite à sa belle prestation, Seyta Ley-Ngardigal est doctorante en biologie cellulaire à l’université de Bordeaux. Elle a brillamment réussi à vulgariser son sujet de thèse « Une vision mitocentrique de l’homéostasie du glucose cutané », autrement dit, ses travaux de recherche sur les effets du sucre sur la peau. Portrait d’une jeune femme qui partage sa passion pour les sciences avec fougue.

Photo : Seyta Ley-Ngardigal effectue sa thèse au CELLOMET, une plateforme spécialisée en métabolisme cellulaire © université de Bordeaux
Seyta Ley-Ngardigal effectue sa thèse au CELLOMET, une plateforme spécialisée en métabolisme cellulaire © université de Bordeaux

Solaire. C’est le mot qui vient lorsque Seyta Ley-Ngardigal vous accueille dans son laboratoire. Cette jeune femme de 27 ans, finaliste du concours Ma thèse en 180 secondes, possède en effet une joie naturelle et communicative. Originaire de Picardie, elle manifeste une curiosité et un attrait pour la science dès le plus jeune âge, bercée par les émissions de vulgarisation scientifique telles que « C’est pas sorcier » ou « Il était une fois… la vie ». 

Son bac scientifique en poche, elle opte pour une licence en physiologie animale et neurosciences à Poitiers, puis poursuit en Master biologie santé à Rennes, avec une spécialité sur le métabolisme (l’ensemble des réactions chimiques qui se passent au sein des cellules). C’est au cours de sa soutenance de mémoire qu’Anne-Laure Bulteau, coordinatrice scientifique chez LVMH Perfumes & Cosmetics, lui propose une thèse sur les effets du sucre sur la peau.

J’ai une bonne étoile. J’étais au bon endroit au bon moment. Cette thèse est arrivée comme une formidable opportunité !

Seyta Ley-Ngardigal passe une première année de thèse à formuler des hypothèses en parallèle des premières manipulations. Son sujet s’affine au fil des années et ses résultats de travaux de recherche également. Actuellement en 4e et dernière année, elle fait le constat, en observant le métabolisme des cellules de peau au bout de 2 mois de mise en culture, qu’une forte consommation de sucre (glucose) change totalement la structure moléculaire de la peau. On le savait addictif, néfaste pour les dents, le pancréas, le foie et même le cerveau… le sucre est sans doute également la cause d’un vieillissement prématuré de la peau.

Seyta Ley-Ngardigal travaille sur des modèles de peaux reconstruits. Ils sont placés en incubateur, qui contrôle la température et l'hygrométrie, pour reproduire et maintenir au plus près la physiologie du corps humain © université de Bordeaux
Seyta Ley-Ngardigal travaille sur des modèles de peaux reconstruits. Ils sont placés en incubateur, qui contrôle la température et l'hygrométrie, pour reproduire et maintenir au plus près la physiologie du corps humain © université de Bordeaux

L’aventure Ma thèse en 180 secondes

Seyta Ley-Ngardigal effectue sa thèse au sein du Laboratoire au laboratoire Maladies rares : génétique et métabolisme (MRGM) et plus spécifiquement dans la cellule de transfert de technologie CELLOMET, une plateforme labellisée du Département Sciences biologiques et médicales spécialisée en métabolisme cellulaire. La doctorante ne tarit pas d’éloges sur l’équipe de recherche qu’elle a intégrée en 2020. Et lorsqu’on lui demande quelles sont les perspectives d’avenir après la thèse, la jeune femme ne sait pas encore si elle va poursuivre en post-doctorat ou se réorienter vers la vulgarisation scientifique

Car ce n’est pas pour rien que cette jeune chercheuse est en finale : excellente oratrice, enjouée et pétillante, elle embarque rapidement son auditoire et rend accessibles des données peu compréhensibles pour les néophytes. C’est le Dr Rodrigue Rossignol, son directeur de thèse, qui lui a suggéré de s’inscrire au concours. « Encore une fois, je me suis sentie très chanceuse ! A une heure près, je ratais la date limite d’inscription au concours ! » s’amuse-t-elle.
 

La doctorante passe 90% de son temps devant la hotte de culture cellulaire, afin de tester différentes concentrations de sucre sur les modèles de peaux reconstruites © université de Bordeaux
La doctorante passe 90% de son temps devant la hotte de culture cellulaire, afin de tester différentes concentrations de sucre sur les modèles de peaux reconstruites © université de Bordeaux

Vulgariser son sujet, travailler son expression scénique, ses expressions verbales et non verbales… Seyta Ley-Ngardigal se prête au jeu du coaching pendant plusieurs mois. « J’ai adoré l’exercice ! Et il y avait une très bonne ambiance entre tous les candidats. Nous apprenions les uns des autres, comme nous venons de disciplines variées, c’était très enrichissant. Pour ma part, je l’ai plus vécu comme une colo que comme une compétition ! » Et c’est peut-être cette décontraction, cette aisance, qui a séduit le jury en plus de son habilité à exposer de façon claire et convaincante son projet de recherche en moins de trois minutes.

Il ne reste plus qu’à lui souhaiter bonne chance, que ce soit pour la soutenance de sa thèse ou pour la finale de MT180s.
Rendez-vous pour la finale nationale à Nice, le mercredi 5 juin !
 

Je vais très sereine en finale. Sans pression. Car c’est du bonus pour moi. MT180s est une expérience absolument positive en tous points ! 

Revoir la prestation de Seyta Ley-Ngardigal en finale « régionale »