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Transitions : le temps de l'action

Mise à jour le :

La première édition des Rencontres des transitions organisées par l’université de Bordeaux s’est déroulée le jeudi 20 octobre à Cap sciences. De nombreux acteurs de la communauté universitaire et partenaires - collectivités, entreprises, associations - se sont rassemblés pour élaborer des solutions visant à relever les défis des transitions environnementales et sociétales.

Photo : Cap sciences a accueilli ces premières rencontres sur les transitions organisées par l'université de Bordeaux © Gautier Dufau
Cap sciences a accueilli ces premières rencontres sur les transitions organisées par l'université de Bordeaux © Gautier Dufau

Avec cette journée de rencontres, de mise en réseau et de partages d’expérience, l’université de Bordeaux entendait réunir les acteurs locaux afin d’engager concrètement des actions transformatrices pour relever les défis des crises environnementales, sociales, économiques et politiques de l’ère anthropocène.

« Le principe de ces Rencontres annuelles des transitions est qu’entre chaque édition, un véritable travail d’accompagnement et d’opérationnalisation des idées et des collaborations soit réalisé avec le soutien des équipes de l’université de Bordeaux. » précise Éric Macé, vice-président des transitions environnementales et sociétales

« Les projets de toutes échelles seront soutenus et encouragés au travers du programme ACT » souligne-t-il.

De nombreuses propositions d’actions structurelles

Les différents groupes de travail se sont penchés sur six thématiques prédéterminées, pour proposer des solutions débouchant sur une action de transformation :

  1. Pour la santé des jeunes, la piste du revenu étudiant universel, des espaces communs dédiés améliorés et des tiers-lieux de santé repensés. L’importance de détecter en amont les problèmes de santé mentale, par des actions de pair à pair en collaboration avec les enseignants, et de travailler sur le lien social.
  2. L’atelier sur le numérique au service des transitions a fait émerger les besoins de sensibilisation et la formation au numérique à tous les âges de la vie, en intégrant la notion de sobriété dans toutes les étapes. Cela se traduirait par un plan d’éducation au numérique personnalisé selon les publics, la mise en place d’une convention citoyenne et un travail spécifique à mener sur l’efficience des données (ratio empreinte carbone / utilité).
  3. Pour la production et l’accès à une alimentation bio et locale, le groupe de réflexion a pointé la nécessité de mener une analyse du foncier disponible pour produire et distribuer, de mieux organiser le réseau de distribution via une plateforme commune au niveau de la métropole et l’importance de mettre en place une exception alimentaire (prioriser le local) dans les politiques d’achat publique.
     
  1. Le partage des connaissances permettra de remettre le vivant et la nature au cœur de la ville, et ce dès le plus jeune âge, avec des apprentissages tout au long de la vie. Pour cela, les questions de gouvernance sont cruciales, les collectivités locales devant prendre des mesures adéquates en terme d’urbanisme et d’éducation.
  2. L’atelier consacré aux habitats frugaux, résilients, durables et bon marché a pointé le besoin de travailler sur les blocages en cours et l’évolution de la réglementation. Une rénovation en local, circuit court, low tech doit être privilégiée, avec la formation des professionnels, et l’accompagnement à un changement des habitudes. La question des logements vacants a également été abordée.
  3. Concernant les mobilités douces et leur appropriation, le groupe de travail a relevé la nécessité de déconstruire certaines habitudes et croyances, par l’accompagnement par l’exemple des nouveaux arrivants dans un lieu de travail ou de vie. L’aménagement et la sécurisation des itinéraires est nécessaire, ainsi que qu’une meilleure coordination des diverses solutions de mobilités douces avant d’envisager l’apport de nouveaux services.
  • 130

    participants

    dont 29% d'enseignants-chercheurs, 27% de personnels, 22% d'acteurs du monde socio-économique, 14% d'étudiants et avec la présence des collectivités territoriales et de lycéens engagés.

D'horizons et d'âge variés, les participants ont échangé pour faire émerger des actions concrètes © Gautier Dufau
D'horizons et d'âge variés, les participants ont échangé pour faire émerger des actions concrètes © Gautier Dufau
Éric Macé, vice-président des transitions environnementales et sociétales © Gautier Dufau

Le pari de cette première édition a été plus que réussi, ce qui montre que le principal problème à résoudre pour des transitions efficaces, c’est de faire travailler ensemble des acteurs qui ne se connaissent ou ne se rencontrent pas d'habitude. 

Eric Macé, vice-président en charge des transitions environnementales et sociétales

Former à la transition écologique dans l'ESR

Au même moment se déroulait la journée « Former à la transition écologique dans l'Enseignement supérieur et la Recherche : défis et solutions » proposée par le ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche (MESR) et accueillie par l'université de Bordeaux sur le campus Carreire.

Au cours de la conférence sur le rapport de Jean Jouzel consacré à la formation et la sensibilisation aux enjeux de la transition écologique et du développement durable dans l’enseignement supérieur, en présence de l'auteur, la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche Sylvie Retailleau a annoncé la généralisation de l’enseignement des enjeux de transition écologique et de développement durable dans l’enseignement supérieur.

La ministre a profité de ce déplacement sur la métropole bordelaise pour visiter la forêt expérimentale de Floirac, lieu d’expérimentation qui permet aux équipes de travailler sur tous les aspects de l’adaptation au changement climatique.

La visite de la ministre s’est poursuivie à l’Institut des sciences de la vigne et du vin, à la pointe des recherches sur la vigne et le vin, sa culture mais aussi son économie et sa place dans la société.

Sylvie Retailleau a ensuite rencontré les ambassadeurs (étudiants) et référents (personnels) transitions de l’université, qui ont rappelé à la ministre la nécessité d’un accompagnement et d’un financement pour encourager l’engagement de toute la communauté et faire se concrétiser les projets émergés.

Enfin, les équipes du Laboratoire de chimie des polymères organiques (LCPO - CNRS - université de Bordeaux - Bordeaux INP) ont eu l’occasion de présenter leurs travaux, en chimie verte notamment, à la ministre.