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Mise à jour le : 12/04/2022
Mal à la tête ? Un paracétamol et le tour est joué ! Pour bien des maux cependant, les antalgiques se révèlent insuffisants voire délétères. Face aux douleurs persistantes, les Rencards du Savoir proposaient, le 15 mars dernier, de repenser leur prise en charge à l’aune de l’expérience des patients.
« Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille. » C’est par ce vers que Charles Baudelaire débute Recueillement, un poème publié en 1861 dans la seconde édition des Fleurs du Mal. La souffrance qu’il personnifie ici est avant tout psychologique. À première vue, rien à voir donc avec les douleurs physiques évaluées sur une échelle de 0 à 10.
Recueillement est pourtant employé au CHU de Bordeaux dans des formations destinées aux soignants et visant, notamment, à mieux comprendre ce que ressent le patient... Curieux ? Pas après avoir écouté les deux intervenants du café-débat des Rencards du Savoir du 15 mars dernier.
Ce rendez-vous réunissait à la librairie Mollat, dans le cadre de la Semaine du cerveau, Isabelle Galichon et Guy Simonnet. La première est chercheuse en littérature dans l’équipe Plurielles à l’université Bordeaux Montaigne et membre de l’Institut de médecine intégrative et complémentaire (IMIC) du CHU de Bordeaux.
Le second est neurobiologiste à l’Institut de neurosciences cognitives et intégratives d’Aquitaine (INCIA - CNRS et université de Bordeaux) et professeur émérite à l’université de Bordeaux. Tous deux invitaient à ne pas séparer les dimensions biologiques et émotionnelles de l’expérience douloureuse. Et considérer, plus que des douleurs, des êtres humains douloureux.
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Brûlures, décharges électriques, fourmillements, picotements… Tous ces termes peuvent décrire une douleur aiguë (brève) ou chronique (persistant au-delà des traitements habituels). Mais dans les deux cas, la douleur est avant tout ce que le patient en dit et « il n’y a pas à douter de sa crédibilité selon un critère biologique » insiste Guy Simonnet. Il peut y avoir douleur sans qu’il y ait lésion, c’est-à-dire sans qu’aucun organe ne soit endommagé (coupure, brûlure…).
La douleur n’est par ailleurs pas inutile puisqu’elle a une fonction d’alerte et participe à la mémorisation d’une situation dangereuse. Cela est bien connu pour une douleur aiguë : en se brûlant avec une plaque de cuisson, on retire sa main et on s’en méfiera à l’avenir ! Ne pas ressentir de douleur depuis la naissance (l’analgésie congénitale) se révèle ainsi être un handicap. Le problème se pose aussi pour les patients fibromyalgiques, c’est-à-dire souffrant à l’inverse d’une douleur chronique diffuse. Une douleur peut en masquer une autre ! Le « bruit de fond » de la fibromyalgie empêche parfois de percevoir une angine de poitrine signalant pourtant que le cœur souffre...
Rencard du savoir sur le thème de la douleur. Organisé par @CultureUnivBx dans le cadre de la Semaine du cerveau, à @StationAusone. Avec Isabelle Gallichon (@UBMontaigne) et Guy Simonnet (@univbordeaux). pic.twitter.com/bvmw2wXZJQ— Bordeaux Neurocampus (@Neuro_Bordeaux) March 15, 2022
Rencard du savoir sur le thème de la douleur. Organisé par @CultureUnivBx dans le cadre de la Semaine du cerveau, à @StationAusone. Avec Isabelle Gallichon (@UBMontaigne) et Guy Simonnet (@univbordeaux). pic.twitter.com/bvmw2wXZJQ
Si la douleur chronique est généralement présentée comme « inutile », les deux intervenants mettent en avant, là encore, le fait qu’elle véhicule une information. Un mal de dos persistant peut être lié, par exemple, à la vulnérabilité du patient suite à un divorce. « À travers la douleur, c’est aussi le vécu qui parle » résume Guy Simonnet.
Chercher uniquement à chasser la douleur sans autre forme de procès apparaît alors insuffisant. Sans compter les complications que cela peut entraîner : une dépendance aux painkillers (des « tueurs de douleurs » comme la morphine) ou encore l’acquisition d’une hypersensibilité à la douleur, rendant le patient plus sensible aux agressions internes comme externes.
Mais pour écouter et entendre cette douleur-parole, comment s’y prendre ? Quelles clefs pour décrypter son langage ? Les intervenants évoquent plusieurs pistes, dont celle de la médecine narrative.
Par Yoann Frontout, journaliste scientifique et animateur des Rencards du savoir
« À travers la douleur, c’est aussi le vécu qui parle »
« La médecine narrative cherche à accroître la sensibilité et la finesse d’interprétation des soignants dans leurs échanges avec les patients douloureux. Pour cela, elle les forme à l’analyse de récits et à l’écriture à travers des exercices littéraires » explique Isabelle Galichon. L’outil phare de cette démarche est le dossier parallèle. Compagnon du dossier médical, il peut être idéalement écrit à deux mains par le soignant et le patient. Chacun y conte l’expérience de la maladie et du soin.
Objectif : améliorer les échanges et aider le patient, par exemple, à dépasser les sentiments d’injustice, d’impuissance et d’incompréhension qu’il peut ressentir. Mais pas seulement : « par le biais du dossier parallèle, des diagnostics qui n’auraient pas été pensés peuvent émerger » ajoute la chercheuse. L’approche, encore toute récente en France, se développe en particulier à Bordeaux.
Étiquettes genrées et sociales accolées aux patients, durée des consultations, transmission de la douleur et nutrition : autant d’autres aspects abordés durant le café-débat, à (re)découvrir en podcast.
Programmation grand public annuelle constituée de cafés et de cinés-débats en lien avec des sujets d’actualité, les Rencards du savoir permettent à la recherche bordelaise de sortir des laboratoires et des centres de recherche.
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