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Catherine Gauthier, référente laïcité de l’université de Bordeaux

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A l’occasion de la journée de la laïcité, entretien avec Catherine Gauthier professeure de droit public, vice-présidente en charge du Conseil d’administration et référente laïcité de l’université de Bordeaux.

Photo : Catherine Gauthier © Arthur Pequin
Catherine Gauthier © Arthur Pequin

Le 9 décembre est la date anniversaire de la promulgation de la loi de 1905 concernant la séparation des Églises et de l'État. Cette loi est considérée comme l'un des textes fondateurs de la laïcité en France. Tous les ans, une journée de la laïcité à l'école de la République est organisée le 9 décembre. Depuis la loi du 24 août 2021, cette journée est institutionnalisée au sein de la fonction publique.

Le gouvernement a également rendu obligatoire la nomination d’un référent laïcité dans tous les établissements d’enseignement supérieur.

Vous avez été nommée référente laïcité. En quoi consiste votre rôle ?

J’ai été nommée référente laïcité de l’université de Bordeaux par décision du président Dean Lewis le 9 février dernier. Mes missions sont précisées par le cadre règlementaire et plus précisément par un décret en date du 26 décembre dernier. En application de ce texte, je suis chargée d'apporter tout conseil utile au respect du principe de laïcité à tout fonctionnaire ou responsable de service qui me consulte. Mon rôle consiste également dans la sensibilisation des agents au principe de laïcité.

Enfin, j’ai pour mission d’attirer plus particulièrement l’attention sur ce principe essentiel le 9 décembre de chaque année, date anniversaire de la loi sur la séparation des Églises et de l’État. En tant que professeure de droit public spécialisée en droits de l’Homme, cette mission me tient particulièrement à cœur et entre directement dans mon champ de compétence. J’ai d’ailleurs publié plusieurs articles sur la question.

Quels sont les enjeux de cette mission à l’université de Bordeaux ? 

Comme dans toute université, cette mission revêt un intérêt tout particulier. L’université est en effet un lieu qui porte les valeurs républicaines et en particulier celle de la laïcité. Les personnes qui travaillent à l’université doivent respecter la neutralité que suppose le principe de laïcité, que ce soit les enseignants-chercheurs ou les personnels administratifs.

Dans le même temps, l’université est un lieu de transmission des connaissances et du savoir, de construction de l’esprit critique. Elle est un lieu d’exercice et d’épanouissement des libertés. Parmi elles, la liberté de manifester ses convictions est essentielle et elle est garantie aux étudiants. Ainsi, contrairement aux élèves des collèges et lycées, les étudiants ne sont pas tenus à l’interdiction du port de signes religieux.

L’application du principe de laïcité dans ce lieu singulier qu’est l’université n’est donc pas simple et doit se faire dans le respect de cette complexité, et également avec un esprit de tolérance et d’ouverture. C’est dans cette ligne que le président m’a confié la mission de référente laïcité.

Quelles actions concrètes allez-vous mettre en place ? 

Je suis d’abord à disposition des agents qui en expriment le besoin et qui nécessitent des conseils en la matière. Ils peuvent me saisir grâce à une adresse mail générique. Les conseils que je peux donner à ce titre sont strictement confidentiels et l’identité des personnes qui me saisissent est préservée. J’ai déjà été saisie à plusieurs reprises de situations très concrètes, souvent en relation avec la problématique du port de signes religieux. La réponse donnée est évidement celle du droit en vigueur. 

Sur le volet sensibilisation, des actions concrètes sont en cours d’élaboration. Nous étudions notamment la possibilité de réaliser des formations à l’attention des personnels sur ces questions qui ne sont pas simples à appréhender dans le cadre universitaire.
 

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