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Mise à jour le : 20/12/2022
Protéger notre planète sans en accroître les inégalités : un difficile jeu d’équilibriste ? Pas nécessairement : la justice environnementale invite à combattre des causes communes aux maux sociaux et environnementaux de notre époque. Un vent de changement qui était au cœur du Rencard du Savoir du 10 janvier.
Des hivers plus doux, des étés trop chauds et un climat d’injustice qui, lui aussi, se fait de plus en plus ressentir. C’est que tout le monde ne contribue pas de la même façon à la crise environnementale, et n’en fait pas les mêmes frais. Qu’il soit question du changement climatique, de l’érosion du vivant ou de pollutions, l’accentuation des inégalités qui en résultent amène un vent de contestations que l’on entend souffler de la rue aux tribunaux.
En 2018, les gilets jaunes se réunissaient contre une taxe carbone impactant les revenus les plus modestes. En 2021, l’Affaire du siècle aboutissait à une condamnation de l’Etat français pour non-respect de ses engagements climatiques. Le 20 janvier dernier, Greta Thunberg scandait, lors du Forum économique mondial : « What do we want ? Climate justice ! When do we want it ? Now ! » (« Que voulons-nous : la justice climatique ! Quand ? Maintenant ! »)
Aussi différents soient-ils, ces trois exemples témoignent d’un même besoin de justice. Le 10 janvier dernier, dans le cadre de l’exposition « Réchauffe l’ambiance… pas la planète ! » à Cap Sciences, les Rencards du Savoir proposaient d’en explorer ses multiples déclinaisons. Etaient invités Valérie Deldrève, chercheuse en sociologie au laboratoire Environnement, territoires en transition, infrastructures, sociétés (Ettis) d’INRAE, Félix Garnier, doctorant en économie écologique au laboratoire Bordeaux Sciences économiques (BSE – CNRS et université de Bordeaux) et Julien Lagoutte, maître de conférences en droit privé et sciences criminelles à l’université de Bordeaux.
La justice environnementale ? Valérie Deldrève la définit en quelques mots : « C’est la rencontre entre justice sociale et justice écologique. » Elle explicite l’idée en évoquant deux grands constats qui portent les mouvements sociaux s’en réclamant. En premier lieu, ce sont les populations les plus vulnérables qui sont le plus touchées par les problèmes environnementaux. La création d’une décharge de déchets toxiques dans le comté de Warren au tout début des années 80 en est un exemple bien connu. Les habitants majoritairement afro-américains de ce territoire rural et pauvre de Caroline du Nord pointèrent du doigt le racisme inhérent au choix du site d’implantation. Un cas tristement généralisable.
Par ailleurs, « les mêmes mécanismes économiques et processus politiques seraient à l’origine des maux environnementaux et des inégalités sociales », explique la sociologue. La fast fashion ne peut mieux l’illustrer : elle consomme et pollue de grandes quantités d’eau, génère des montagnes de déchets tout en entraînant pauvreté, déscolarisation et problèmes de santé dans des pays en voie de développement.
Pour en savoir plus sur la programmation des Rencards du savoir
Un rencard du savoir pour débattre ce soir de #justice & #climat à Cap Sciences avec des spécialistes de l'économie environnementale, de la justice, d'écologie et sociologie @univbordeaux pic.twitter.com/tMJZqglzVQ— Anne Lassègues (@ALassegues) January 10, 2023
Un rencard du savoir pour débattre ce soir de #justice & #climat à Cap Sciences avec des spécialistes de l'économie environnementale, de la justice, d'écologie et sociologie @univbordeaux pic.twitter.com/tMJZqglzVQ
Les conséquences sociales des dégâts écologiques sont encore peu considérées par la justice française. En revanche, Julien Lagoutte note que les militants écologistes participent à dessiner, peu à peu, les contours du droit de l’environnement. S’il y a des avancées notables – comme la responsabilité pour préjudice écologique - les pollueurs peuvent néanmoins encore dormir sur leurs deux oreilles : « Parmi les infractions constatées et rapportées aux autorités judiciaires, qui sont déjà très peu nombreuses, seules 25% d’entre elles donnent lieues à des poursuites », estime le juriste. En cause notamment, des politiques gouvernementales encourageant à régler les contentieux à l’amiable. À l’inverse, « les infractions commises par les militants écologistes sont quasiment systématiquement poursuivies », constate-t-il.
Penser la justice environnementale, c’est aussi exiger des politiques écologiques justes, qu’il soit question d’anticipation au changement climatique comme de conservation de la biodiversité. Félix Garnier conte ainsi comment furent créés les premiers parcs nationaux en Amérique du Nord, sur fond d’expropriation et de déplacement des autochtones. Une approche liée à un idéal de wilderness (nature sauvage) qui n’a pas disparue aujourd’hui, notamment en Afrique. « Qui plus est, les conséquences négatives pour les populations locales impactent les objectifs écologiques visés, notamment par le braconnage qu’elles peuvent générer », précise-t-il.
Dans des études comparées à l'échelle internationale, tout comme dans des travaux qu'elle a menés en France métropolitaine et d'outre-mer, Valérie Deldrève constate également que la création d'aires protégées contribue à renforcer les inégalités existantes. Faudrait-il alors renoncer à l’objectif de la COP 15 de préserver 30 % des terres du globe ? « Non » répond sans hésitation Félix Garnier. Mais il faut s’interroger sur notre façon de le faire et, surtout, « faire société différemment pour que notre survie ne dépende pas de la destruction du reste du vivant », souligne-t-il. Le doctorant en économie évoque ainsi des arbitrages pour que « sans vivre comme des ascètes, chacun, chacune, puisse vivre décemment ».
Du principe de pollueur-payeur à la décroissance, en passant par la peur – irrationnelle ? – de l’augmentation de la population, intervenants et public ont échangé sur de nombreuses facettes de la justice environnementale. Des échanges à (re)découvrir en podcast !
Par Yoann Frontout, journaliste scientifique et animateur des Rencards du savoir
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