PROPSY : une opportunité pour des recherches bordelaises en psychiatrie

Les pathologies psychiatriques sont des pathologies chroniques, débutant tôt au cours de la vie. Elles figurent parmi cinq des dix principales causes d'invalidité. En plus de leur impact psychosocial, elles réduisent l'espérance de vie de 15 à 20 ans à cause des comorbidités somatiques et du suicide. Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche (MESR) a annoncé, cet été, la sélection d'un projet de recherche en psychiatrie de précision, PROPSY dans le cadre des appels à projets du Programme d’investissements d’avenir (PIA4) pour les Programmes et équipements prioritaires de recherche (PEPR).

Ce projet est centré sur 4 des troubles les plus invalidants, à savoir le trouble bipolaire, les troubles dépressifs majeurs, la schizophrénie et les troubles du spectre de l’autisme. Il a pour objectifs de suivre une cohorte de 10 000 patients et créer une base de données à partir de l’étude d’une cohorte de plus de 10 000 patients ou encore tester de nouvelles stratégies thérapeutiques personnalisée, etc.

Des scientifiques de Bordeaux Neurocampus impliqués

Certains axes importants du projet étant traités à Bordeaux Neurocampus, plusieurs scientifiques bordelais de différentes unités de recherche en neurosciences sont donc partenaires de ce projet.

Sont notamment impliqués :

• Lucile Capuron, directrice de recherche INRAE, directrice du laboratoire Nutrition et neurobiologie intégrée (NutriNeuro - CNRS, INRAE et université de Bordeaux) est co-leader du WP5 "Education, formation, attractivité, implémentation" dont l'objectif est de promouvoir la nouvelle génération de chercheurs et professionnels de santé en vue de développer et implémenter une médecine de précision en psychiatrie
• Laurent Groc, directeur de recherche CNRS à l’Institut interdisciplinaire en neurosciences (IINS - CNRS et université de Bordeaux), est co-leader du WP2 "études précliniques" dont l'objectif est d'identifier les mécanismes moléculaires, cellulaires et de réseaux impliqués dans les maladies psychiatriques
• Pierre Philip, professeur d'université et chef du service universitaire de médecine du sommeil au CHU de Bordeaux, membre du laboratoire Sommeil, addiction, neuropsychiatrie (SanPSY - CNRS et université de Bordeaux). Avec son équipe, ils vont déployer des outils numériques à base d'agents conversationnels pour suivre les patients à leur domicile. De plus, ils testeront des thérapies digitales autonomes pour les troubles du sommeil et l'addiction chez les patients de la cohorte fondamentale.

Développer des approches thérapeutiques innovantes

« Nous avons contribué depuis plus de 20 ans à l’essor de l’immunopsychiatrie en nous intéressant aux liens entre les dysfonctionnements du système immunitaire et l’apparition de symptômes neuropsychiatriques-clés. Ces liens prennent en compte l’inflammation, également connue pour participer à la résistance thérapeutique en psychiatrie. Nous portons dans ce contexte une attention toute particulière aux déterminants environnementaux de cette inflammation, notamment à travers l’étude des déséquilibres nutritionnels » précise Lucile Capuron pour expliquer l'implication de son équipe dans le projet. Avec pour objectif de développer des approches thérapeutiques innovantes, personnalisées et ciblées en santé mentale.

Ce projet permettra de structurer au niveau national soins et recherche pour l’implémentation d’une psychiatrie de précision. « En tant que co-leader du WP5, nous développerons des actions de formation, éducation et sensibilisation en immunopsychiatrie avec l’université de Bordeaux et les établissements partenaires.